Aujourd’hui, Hichem Djaïet , un géant de la recherche historique et sociologique mondiale, nous quitte. Ses ouvrages, traduits, sont très connus dans les plus illustres universités et centres de recherche (France, Allemagne, Etats-Unis, etc…). Ses travaux sur la naissance de la ville islamique sont des références incontournables. Il est épistémologiquement très en avance sur les recherches couramment pratiquées en Tunisie et à l’étranger, puisque son humanisme et sa vaste culture l’ont amené à une approche pluridisciplinaire mettant à contribution histoire, sociologie, philosophie, analyse du discours, psychologie et géographie.
Le 4 avril 2018, au cours de mon mandat de doyen, l’Université de Tunis, l’Institut du Monde Arabe et la Faculté des sciences humaines et sociales de Tunis, lui ont rendu hommage.
A cette occasion, et avant d’entrer dans le Nouvel Amphi qui porte son nom sur décision du Conseil scientifique de la faculté, il regarde la plaque qui porte son nom et jette sur moi un regard à la fois reconnaissant et amusé et me dit : est-ce qu’on ne fait pas ce geste à titre posthume ?
Je lui réponds que l’acte de reconnaissance est plus appréciable du vivant de la personne à laquelle l’hommage est rendu.
Ensuite, la cérémonie de remise des trophées commence. Il reçoit du Professeur Habib Sidhom le trophée de l’université de Tunis, ensuite celui de l’Institut du Monde Arabe. Enfin, mon tour est arrivé pour lui remettre le trophée de la Faculté. Alors, il me dit: “M. le Doyen, j’ai déjà reçu pas mal de trophées, mais celui de ma faculté a en moi une résonance particulière. Merci”.