Lamentations, jérémiades, récriminations, remontrances sempiternelles…: le même refrain. Rien autour de nous que la bêtise, l’envie et la lésine. Où allons-nous? ça ne peut plus durer ! Seul nous sauvera le grand geste du semeur semant son grain. Et celui du poète, aussi ! Chaque minute doit être scandée par la volonté d’extirper la plus ignoble vermine que terre ait jamais portée. Il faudra anéantir un à un leurs espoirs diaboliques, crever leurs illusions et exterminer leurs vices. Peut-être serions-nous à l’abri de leurs atroces et affreux sévices.
J’écoute l’horloge égrener ses minutes dans le silence parlant. Ils ne pourront plus intriguer dans la pénombre. Ils seront incapables d’ourdir les complots contre un peuple paisible et consentant. Sa prise de conscience sonnera certes le glas de leur défaite, de leur conspiration. Ils s’en vont TOUS ; nous demeurons… fermes dans notre détermination. En nous subsistera, inentamé, l’amour de la Mère, ce bien cher qui nous demeurera. J’entends sourdre l’espoir. Je vois (re)venir le Salut… On ne saura trop comment les consoler de leur bredouille, ces hargneux, ces censeurs amers…!