Concept né aux Etats Unis dans les années 1960, la discrimination positive ou “the Affirmative Action” est une politique qui consiste à donner plus à ceux qui ont moins ou rien du tout.
Elle a pour objectif de favoriser par un traitement préférentiel, une catégorie de personnes sujette à de nombreuses difficultés, exclue et accumulant des handicaps tels que l’échec scolaire, la non qualification professionnelle, l’absence de développement économique, la disqualification sociale, etc… Ce dispositif d’action politique temporaire a pour vocation de réduire les écarts et la distance qui séparent une catégorie de population marginalisée de la moyenne générale.
Toutefois, la discrimination positive ne fait pas l’unanimité. Si certains y voient une volonté de mettre fin aux préjugés dans la société, ses détracteurs la considèrent au contraire comme stigmatisante pour la population ciblée. Le principe de la discrimination positive consiste donc à mettre en place des inégalités dans l’objectif de promouvoir l’égalité des chances.
Différentes mesures peuvent être proposées dans le cadre d’une politique de discrimination positive :
– Créations de quotas à l’embauche ou à l’inscription universitaire
– Actions fiscales pour privilégier l’embauche de certaines catégories défavorisées
Les mesures de discrimination positive peuvent avoir des répercussions négatives telles que :
– La dévalorisation d’un diplôme
– l’Encouragement du communautarisme
– la Création d’un sentiment d’injustice chez des personnes en difficulté ne faisant pas partie du groupement favorisé par la politique de discrimination positive…
La mise en place de politiques de discrimination positive fait débat; en France elles sont peu nombreuses: on trouve la loi du 10 juillet 1987 qui impose aux entreprises de plus de 20 salariés d’employer au moins 6% de travailleurs handicapés. C’est la seule véritable loi dite de discrimination positive. En matière de loi, on trouve également des textes visant à réduire les inégalités hommes/femmes en matière d’emploi, de rémunération et condition d’avancement. Il existe également depuis 2000 des conventions signées entre des ZEP (zones d’éducation prioritaires) et des grandes écoles pour permettre à des élèves issus de milieux défavorisés d’accéder à de grandes écoles sans passer par les concours communs.
Contrairement aux États-Unis, en France, il n’existe pas de discrimination positive de type ethnique; cette forme de discrimination est assez mal vue, car elle est considérée comme “un concept d’inspiration raciste […] qui attise les tensions raciales et qui constitue un point de rupture avec notre Histoire” d’après Lotfi Bel Hadj, le président de l’Observatoire économique des banlieues.
Le concept de discrimination positive a été abordé à plusieurs reprises en politique, mais il n’a pas, jusqu’à présent, donné lieu à de nouvelles lois. Lorsqu’il est appliqué, c’est principalement de manière plus ou moins expérimentale, ou encore dans des domaines très précis (éducation, politiques territoriales…). Ainsi, il n’est pas inscrit dans le droit constitutionnel.
N.B: La discrimination positive n’est pas une politique de développement économique et social de droit commun. Comme expliqué plus haut, ce sont des dispositifs publics spécifiques qui tendent à réduire les inégalités et les excusions.