Mercredi 8 février fut un jour d’énormes douleurs ! Ce jour-là, sur fond de dramatiques tremblements de terre et de cruelles guerres, on s’apprêtait, en Tunisie, à enterrer une des plus brillantes figures du cinéma national, guère épargnée d’injustices certaines… Et voilà qu’à l’aube du même jour – Ah ! L’aube, signe de lumière, de joie, de labeur et de vie ! – à l’aube donc la nouvelle tombe comme une bombarde : Nadhem Hani, un jeune journaliste et dynamique acteur culturel, un homme dont la bonté et la générosité ne lui ovaient pas épargné, lui non plus, des injustices offensantes et déprimantes, s’en est allé subitement : juste un arrêt cardiaque qui ne s’était nullement annoncé. Tous ceux qui ont connu Nadhem ont déploré sa disparition et vanté ses mérites ; ils étaient tous (ou presque) très sincères et leurs propos étaient très touchants. Voixdavenir.com choisit ici un témoignage qui traduit bien l’état d’esprit de l’ensemble des endeuillés, le témoignage de Dr. Ali Ouertani qui n’est pas à présenter :
« Nadhem Héni : ou l’autre tremblement de terre
Samedi 28 janvier dernier à 18h10 tu m’appelles pour la 3eme fois en 3 semaines pour t’enquérir de l’état de mon cœur opéré une vingtaine de jours auparavant. Tu étais loin de penser au tien. Il est vrai que tu es très jeune et tu as un cœur en or, un cœur frais et palpitant d’amour pour Mouna et Youssef, certes, mais aussi pour l’art, la poésie, la musique et pour les belles retrouvailles d’artistes ou d’intellectuels autour de ton micro. Oh je sais que ce cœur généreux et aimant n’a pas été ménagé ces derniers temps. J’étais l’un des rares avec qui tu en as parlé en confiance, je t’ai soutenu avant même de connaître les détails. Ton ascension fulgurante ne pouvait engendrer que des jalousies et des peaux de bananes.
Ce matin très tôt en apprenant la nouvelle, je croyais à une mauvaise blague. Elle m’a fendu le pauvre cœur pas encore totalement cicatrisé. Aussi grave que le tremblement de terre fut la nouvelle. Un sentiment d’injustice m’envahit et ton sourire sur les photos partagées me déchirait les tripes. Allahou akbar ! J’ai mal comme tous tes vrais amis … mais sans doute pas autant que ton épouse la jeune Mouna à qui j’adresse les plus sincères condoléances.
(Ali Ouertani) »