A la Une d’hier, le Nouvelobs.com (https://www.nouvelobs.com/) publie, mis à jour ce 3 décembre 2020, « un long entretien accordé » au site par « Eric Roussel, auteur d’une biographie sur VGE » (entendez Valéry Giscard d’Estaing), à l’occasion du décès, par la covid 19, de l’ancien président de la République Française à l’âge de 94 ans. J’en retiens, pour mon présent propos, cette phrase pleine de sens et d’enseignements pour notre actualité nationale, la citation que voici : « Valéry Giscard d’Estaing était davantage un homme d’État qu’un homme politique ».
Voilà bien une phrase qui me pousse à me poser la question on ne peut plus brulante : « Est-ce que nos responsables d’aujourd’hui, à tous niveaux et en tous lieux de leurs charges respectives, sont davantage des responsables d’État ou des hommes et femmes politiques ? ». J’avoue avoir tendance à les mettre majoritairement dans la seconde catégorie. Cela paraît d’abord dans l’entêtement que l’on constate dans leur acharnement à défendre l’idée d’un gouvernement politique pour faire assumer la responsabilité du pouvoir et davantage ses insuffisances que ses réalisations à celui qui l’a conduit et pour réussir alors à marquer des points dans les duels politiques, voire les batailles électorales permanentes et généralisées, à ceux qui l’avaient conduit. L’objectif est donc pour tous de gagner des points sur l’adversaire plutôt que d’en faire gagner au pays. De ce point de vue, certains n’hésitent pas à fomenter des mouvements contestataires bloquant toute la machine du développement et de la production. Non qu’il faille, à notre avis, arrêter la contestation ni limiter la liberté d’expression, pour rien au monde on ne renoncerait à cet acquis, mais cela peut se faire de la manière civilisationnelle et par les moyens légaux qui dénoteraient d’une conscience citoyenne éveillée et responsable et d’une marche rationalisée dans la conduite de la « transition démocratique ».
Il est vrai, objectivement, que l’actuel gouvernement, pendant ces trois mois de vie, a aligné autant de réussites que de maladresses ; mais avons-nous vu des responsables politiques, notamment dans les partis et plus particulièrement ceux d’entre eux siégeant à l’ARP, s’activer à apporter des idées de sortie de crise et des propositions adaptées dans une stratégie de redressement intégré de la marche vers le progrès, la prospérité, le bien-être et le développement ? De temps en temps, on entend parler, sur un plateau ou un autre des médias, un spécialiste d’économie analyser pertinemment la situation et suggérer certaines pistes de bonne gouvernance, mais qui l’écoute et qui lui reconnaît ce mérite ? Personne, tant qu’il ne s’aligne pas sur une voie ou sur une autre de la conduite politico-politicienne des partis, parce que son discours tient de celui d’un citoyen ou d’un « responsable d’État » et non d’un partisan, donc d’un « homme politique ».
C’est d’ailleurs de ce point de vue encore que tout, sur la scène politique, semble se faire pour faire de l’actuel gouvernement « de compétences d’État » un gouvernement politique et de le récupérer, d’un côté ou de l’autre du duel politique, faute de quoi, on n’hésiterait pas à le faire échouer et à l’évacuer comme cela s’est passé avant.
Il est vrai que pour certains citoyens, franchement en déroute, une lueur d’espoir pourrait venir du Président de la République, le seul élu au suffrage universel, et pourquoi pas de la Centrale syndicale, l’UGTT, qui reste encore centrale malgré le pluralisme syndical ; cependant, la question demeure la même : Jusqu’à quel point aussi bien le Président que l’UGTT peuvent-ils s’émanciper de la Jebba politique et de ses pressions pour agir en vrais responsables d’État ? L’avenir proche nous le dira.