Un grand peintre et un caricaturiste d’un courage exceptionnel vient de nous quitter.
Habib Bouhawel, ne peut pas être réduit à des mots ou à un rappel d’une longue carrière meublée de courage et souvent de témérité.
Quand j’ai fondé la revue RÉALITÉS en 1979, il avait un talent fou pour dénoncer le manque de liberté par ses caricatures et il n’avait peur de rien, absolument rien.
Ni des procès, ni de la police ni des présidents. Son courage était identique à celui du plus grand chroniqueur de tous les temps, MOHAMED GUELBI un journaliste d’exception…
HABIB BOUHAOUEL a mis tout son immense talent au service des libertés et ne reculait devant rien. Ses caricatures attiraient des dizaines de milliers de lecteurs quand il a collaboré à l’hebdomadaire le Phare, dirigé par le géant Abdejlil El Behi, un directeur comme on n’en fait plus.
Rien à voir avec les girouettes qui tournent casaque avec le vent.
HABIB BOUHAOUEL était l’anti-flic par excellente, un héros sans peur et sans reproche qui caricaturait le pouvoir sans tressaillement.
Et puis qu’elle joie de vivre il avait !
Il y a quelques mois je l’ai contacté pour illustrer mon conte philosophique OXYGÈNIA préfacé par notre TRÉSOR national NJA MAHDAOUI.
Malgré la méchante maladie qui le rongeait, il s’adonna avec passion au travail et malgré la lassitude du corps et commença à créer des personnages extraordinaires, création parfois interrompue par des séances de chimio fatigantes.
Mais le guerrier continuait à se battre et à profiter des joies de la création jusqu’au jour où la nuit commença à balayer les lumières du jour.
Que dire ?
(Paru d’abord dans jomhouria.com)