Dans quelques jours seulement, les éditions de L’Harmattan à Paris feront paraître la traduction française du roman “La Dernière nuit de la vie de Mahmoud Saïd“, écrit en arabe par l’Egyptien Mohamed Fadhel Shabloul, et traduit en français par le Tunisien, Mansour M’henni.
Said Mahmoud est né à Alexandrie en 1897 dans la maison de son père, alors Premier ministre. Il est considéré comme l’un des principaux artistes ayant contribué à la construction de l’art moderne en Égypte depuis le début du XX siècle. Il est décédé dans la même ville le 8 avril 1964. A. F. Shabloul a brillamment reconstruit la biographie de ce artiste dans style romanesque aussi agréable qu’instructif, à travers le récit fait le protagoniste le dernier jour de sa vie, pendant que l’ange de la mort attend de le conduire de vie à trépas.
Ahmed Fadl Shabloul (L’auteur) est né à Alexandrie. Diplômé de l’Université d’Alexandrie (1978). Membre de commissions et d’instances supérieures de la culture. Récipiendaire de plusieurs prix dont le Prix d’État d’excellence en littérature en 2019. Il a publié treize recueils de poèmes et six romans, ainsi que des poèmes pour enfants et des dictionnaires arabes. Certains de ses ouvrages et de ses articles critiques ont été traduits dans plusieurs langues. Son œuvre fait l’objet d’études et de recherche dans des universités égyptiennes et arabes.
Mansour M’henni (Le traducteur) est tunisien. Il est professeur émérite des universités (Université Tunis El Manar), spécialiste des littératures française et francophones. Il est aussi chercheur, écrivain (poète, romancier et essayiste), traducteur et homme des médias.
Extrait: (Voici comment commence le roman)
La Dernière nuit de la vie de Mahmoud Saïd (Le roman)
Ici commence le monde et ici il finit, là où sont l’eau, le bleu, Alexandrie et les filles de Bahari. Je voudrais me lever, rajeunir et voir ce qui est au dehors de la chambre où je vais bientôt mourir ; ce sera peut-être mon dernier regard sur les lignes et les couleurs. Je suis las de la couleur blanche, la couleur imparfaite qui domine la chambre, les draps, le coton et les blouses des infirmières et des médecins, hommes et femmes. Je voudrais un bleu éternel… Un bleu d’extérieur… dans le ciel, la mer et le tram d’Alexandrie, mais je suis interdit de quitter le blanc. Je ne supporte plus le blanc. […]