Le Président prend son temps et le peuple s’impatiente. Toute spéculation est peut-être hasardeuse. Pourquoi pas donc un poème à la croisée de deux autres, Le Dormeur du Val d’Arthur Rimbaud et Le Dormeur du bal d’Axel Roitz ?
L’Endormeur du bal
C’est au bord de la mer un illustre palais
Doucement dorloté par le rythme des vagues
Et des pas très discrets caressant les allées ;
C’est un lieu qui tiendrait d’une immense madrague.
Un pensant président, pris de pesantes tâches,
Tous les sens affûtés au fil des dictionnaires,
Lit, son courage étendu sur des questions qui fâchent
Et sa soif s’étirant vers un trait de lumière.
Les pieds dans la mêlée, la tête dans les airs,
Le sourire glacé, il rêve d’une guerre :
« Mes soldats ! Mon armée ! Soufflez-moi du courage ! »
La critique et les cris n’ont sur lui nul effet
Il s’entête à leur taire le génie de ses faits,
L’air serein. Mais déjà le ton est à l’orage.
Mansour M’HENNI, 16-8-2021