Par Kamel Chérif
La lutte contre la pandémie s’intensifie sur le plan vaccinal dans le monde avec cette nouvelle surprise de Joe Biden qui s’est déclaré, même tardivement, favorable à la levée de la propriété intellectuelle sur les vaccins. L’idée, une petite bombe, gagne du terrain et a provoqué des réactions en cascade. Cette mesure permet à n’importe quel pays et n’importe quel fabricant de produire le vaccin sans se soucier des brevets. Cela pourrait aussi faire baisser les prix et limiter l’inégalité vaccinale entre pays riches et pauvres. Le brevet protège la propriété intellectuelle du vaccin afin qu’il ne puisse pas être copié et afin que personne ne puisse le fabriquer.
Aujourd’hui il y a un goulot d’étranglement, ce qui rend plus difficile l’accès au sésame. L’OMS salue cette décision qui donne la priorité au bien-être de tous ainsi que l’OMC très enthousiaste qui se réunit aujourd’hui pour débattre de ce cette mesure voulue par les pays moins nantis. La volte -face américaine a mis les Européens dans une position compliquée. Merkel s’y oppose alors que son allié traditionnel Macron après avoir été réticent a changé de pied et s’est rallié à la position américaine. Ce sujet qui divise sera le principal sujet du sommet européen qui se tient ce week-end au Portugal.
Bien évidemment cette mesure est vue d’un mauvais œil par les laboratoires qui en front commun la qualifient de décevante car elle les priverait, selon eux, d’une manne financière pour des innovations coûteuses. Pour quelqu’un qui fait de petits pas Joe Biden fait de grands pas, il a ainsi doublé tout le monde. Avec ce magnifique coup politique et coup de com Il a voulu montrer qu’il a les cartes en main.
Il est impossible de mettre fin à cette crise si seuls quelques pays font vacciner massivement leurs populations. Il s’agit de mettre fin à ce que certains appellent l’apartheid des vaccins. Seulement après charité bien ordonnée commence par soi-même voilà que le vaccin est devenu un bien public mondial. N’empêche la crise sanitaire mondiale exceptionnelle exige des mesures exceptionnelles. Après 6 mois on se rend enfin compte qu’il faut avancer ensemble et guérir ensemble. L’important est de mettre fin à ce nationalisme vaccinal, affaire à suivre.