A quelques mois de l’élection présidentielle française la France a engagé une épreuve de force avec 3 pays maghrébins la Tunisie, l’Algérie et le Maroc. Paris a décidé de durcir les conditions d’obtention des visas à ces 3 pays qui refusent de rapatrier des ressortissants refoulés de France. Est-ce du chantage ? La réduction des visas de 50% pour le Maroc et l’Algérie et 30% pour la Tunisie est un geste inamical et extrêmement hostile sur le plan diplomatique pour des pays qui ont une longue histoire avec la France et des rapports privilégiés.
Ce sujet récurrent remonte à la surface à l’entame de chaque campagne électorale. On savait qu’avant ces élections cruciales et incertaines le thème immigratoire devient central car payant. Tout le monde, de quel bord qu’on se place, l’exploite pour glaner le maximum de voix surtout que pour ces élections il y a un véritable embouteillage sur le chemin de l’Élysée. Le thème n’est plus l’apanage de l’extrême droite mais de la majorité de la classe politique. Ce n’est pas seulement le thème de la gifle infligée à la France par l’Aukus, l’Australie, le Royaume Uni et les États-Unis à propos du contrat du siècle qui va être déterminant pour le scrutin mais plutôt l’immigration sujet éternel.
Jamais une telle décision n’a été prise par un gouvernement français mais le président Macron en difficulté en fait une priorité rejoignant ainsi les Marine Le Pen et les Zemmour et bien d’autres. A quelques mois des élections fatidiques Macron qui fait face à de nombreuses crises veut donner des gages à son électorat de droite.
Pour l’instant seul le Maroc a réagi à cette décision qu’il juge injustifiée . A 2 mois d’un sommet historique et symbolique, celui de la francophonie qui doit se tenir à Djerba en novembre, la France aurait pu tenter de régler cette question sans fracas et dans un contexte plus diplomatique avec la Tunisie, un pays ami, les 2 pays étant liés par des relations considérées comme privilégiées.
Pour la France le Maghreb est la zone où elle entretient de bonnes et anciennes relations. Ce problème qui mérite certes d’être sérieusement examiné aurait pu et dû être examiné autrement et même d’une façon collective si les relations entre Rabat et Alger étaient moins tendues, mais la réalité est différente et c’est dommage.