Par Kamel Chérif
Les dés semblent pour l’instant jetés pour le nouveau locataire de la Maison Blanche, car il ne reste que 6 grands électeurs pour que le winner soit Joe Biden. Mais et il y a un mais, c’est que Donald Trump crie à la fraude et demande un recompte des voix dans certains Etats clés. Il est encore tôt pour parler de fin de règne pour Trump qui reste déterminé.
Qui aurait imaginé qu’aux États Unis la première puissance mondiale qui se prend pour le gendarme du monde et qui se permet de donner des leçons de démocratie au monde, le président en exercice candidat à sa propre succession revendique sa propre victoire sans tenir compte du reste du dépouillement et affirme haut et fort qu’il est prêt à aller jusqu’à la cour suprême qui cela dit lui est largement favorable ? On le savait fonceur, gagneur mais de là à parler de fraude et de trucage avant terme relève du délire. Et dire qu’on se permet de critiquer les pays où l’on conteste souvent violemment le verdict des urnes. Trump qui joue parfaitement du Donald Trump reste fidèle à son style bien connu et n’aimant pas perdre, procédurier il ne s’arrêtera jamais de se battre jusqu’au bout et qu’importe si sa réaction engendre des tensions dans un pays largement divisé. Il défie le résultat du scrutin et déclare la guerre à la démocratie américaine de plus en plus abîmée. L’essentiel est de se maintenir coûte que coûte même s’il donne des coups de boutoir à la démocratie. C’est cela la pandémie du pouvoir, un mal inguérissable qui se répand partout.
Il faut attendre encore pour confirmer officiellement et définitivement ce résultat mais il ne faut pas se faire trop d’illusions sur un changement radical de stratégie dans la politique Biden, Certes il y aurait moins d’outrance et d’incohérences et Biden pourrait afficher une sérénité et une vision plus claire dans la gestion des affaires du monde. Pour l’instant c’est du provisoire et si Biden remporte ces élections, ce serait surtout parce que les américains ont voté contre Trump.
Rarement la communauté internationale aura autant retenu son souffle avant, pendant et même après cette élection inédite. La situation dans le monde est chaotique et il faudrait un Lincoln, un Roosevelt ou un Kennedy pour espérer un changement mais le monde a déjà changé et est entré dans une nouvelle ère de tensions et d’incertitudes.