Pour déconfiner la politique il faut la changer, la transformer, l’améliorer et le meilleur moyen c’est de voter et par conséquent de choisir et de faire le bon choix. La meilleure arme de la démocratie est le fameux et précieux bulletin de vote. Or depuis quelques temps les scrutins sont de plus en plus boudés. S’abstenir ce n’est pas sanctionner ceux qui sont aux commandes c’est les laisser sur place. C’est une forme de schisme qui s’est installé entre les politiques et les citoyens qui ne veulent plus se comporter en électeurs.
Pour ne citer que les derniers exemples de l’actualité internationale, en Iran le nouveau président a été élu avec un taux d’abstention record, une désaffection qui témoigne d’une rupture grandissante entre le peuple et le régime. En France les élections régionales, pourtant des élections de proximité qui concernent la vie quotidienne, ont été elles aussi marquées par une abstention record, inédite et historique. C’est l’abstention qui a fait l’élection.
A qui la faute ? Au covid ? Ce serait trop simple, la véritable cause il faut la chercher du côté de la profonde crise démocratique qui a créé une grande indifférence. Ce phénomène va en s’amplifiant un peu partout dans le monde. Cette grève des urnes est grave or voter est un devoir qu’il faut accomplir et un droit dont il est primordial de se servir . En refusant d’aller voter on n’exprime pas une colère, on la laisse perdurer. Même si aujourd’hui on opte pour le vote par internet rien ne vaut ce moment magique où seul dans l’isoloir on prend part au destin du pays.
Cette évasion rappelle que l’on ne vote avec conviction que lorsqu’on a le sentiment que notre voix compte. On est en train de basculer de plus en plus dans la démocratie de l’abstention. La démocratie est très mal en point et il est temps de lui donner un nouveau souffle qui lui permet de regagner la confiance.
L’écart entre les régimes démocratiques et autocratiques tend à se creuser, une évidence qu’on ne peut pas renier.