Que d’égoïsmes, que d’inégalités dans ce monde devenu de plus en plus incompréhensible. Impatients d’en finir nous avons vite cru que ces vaccins allaient sonner le début de la fin de nos tourments. Hélas le vaccin est devenu non seulement une source de profit mais une arme diplomatique. Les commandes relèvent beaucoup plus de considérations géostratégiques que techniques et encore moins humaines. Cette course au profit a accéléré la rivalité entre les grandes puissances donnant même un parfum de guerre froide. Qu’importe la vie humaine, c’est cela le monde d’aujourd’hui. Il y a même une cartographie qui est en train de se dessiner.
Le moins que l’on puisse dire c’est que le chacun pour soi est en train de s’imposer et prend de l’ampleur. Les dirigeants ne veulent pas se mettre à dos les électeurs et n’hésitent pas à utiliser ces doses pour remonter dans les sondages et récupérer une confiance perdue. A Washington c’est le retour aux américains first, Pékin a tracé une nouvelle route de la soie sanitaire, Moscou veut en faire une fierté nationale, Londres le pays le plus touché avec plus de 100 mille morts veut prouver qu’après le Brexit il reste maitre de ses actions sans dépendre des européens.
Au forum de Davos qui s’est tenu en virtuel plusieurs voix se sont élevées pour réclamer un accès équitable au fameux trésor. Cela irrite plusieurs dirigeants dont le président sud-africain qui ne s’est pas privé de fustiger. Les pays riches qui accaparent les vaccins sans se soucier de ceux qui ont des difficultés à s’en procurer surtout en cette période où le ou plutôt les virus continuent de fragiliser nos certitudes et d’assombrir les perspectives.
C’est le vaccin des inégalités, c’est ce que l’OMS appelle le nationalisme vaccinal d’où l’urgence de soutenir l’équité vaccinale, un appel qui ne risque pas de trouver l’écho nécessaire du moins pour l’instant. Ainsi va le monde.