Par Kamel Chérif
Une fois n’est pas coutume, on va changer de registre et on va parler de ce dangereux virus du pouvoir de l’argent qui rend fou et de ce projet incroyable et invraisemblable d’un « coup d’état » footballistique européen. 12 clubs considérés les plus riches ont décidé de ne plus faire partie de la traditionnelle ligue des champions et de créer leur propre ligue surnommée « super ligue », un projet qui met la planète foot en émoi.
Tout le monde parle de séisme, de révolution, d’aberration, un projet qui a provoqué un tollé général et suscité les critiques les plus véhémentes. On parle de rêve hégémonique d’une oligarchie et de spoliation par les nantis du sport le plus populaire de la planète. La bataille semble engagée contre ces clubs qui ont décidé de faire sécession. L’UEFA très remontée menace ces clubs de lourdes sanctions y compris l’interdiction aux joueurs de jouer dans leur équipe nationale. Dans la liste des clubs frondeurs, 6 anglais, 3 espagnols et 3 italiens, des clubs qui nous font rêver depuis toujours. Il n’y a ni de clubs allemands ni français ; l’axe franco-allemand qui est une référence en politique l’est aussi en football.
Ce projet a été dénoncé pour la cupidité de ces mastodontes car il va tuer le football et ses institutions. On ne peut cautionner un football à 2 vitesses même si tout le monde est d’accord sur le fait de plus en plus évident que le sport en général et le football en particulier et le monde des affaires juteuses sont synonymes. Certes avec l’argent tout s’achète et tout se vend ; mais créer une ligue parallèle par des « VIP » qui décident de faire bande à part, il y a une ligne rouge qui a été franchie.
Quel est le « petit » club qui ne rêve pas de rencontrer une ou deux fois par saison un grand club ? Il n’y a pas de grands clubs sans les petits, c’est cela le charme du football. Sans entrer dans les détails des droits de télévisions, de la publicité et des petits ( c’est la cause essentielle de cette fronde), on se demande pourquoi ces clubs déjà riches veulent s’enrichir davantage sans tenir compte du reste.
L’union européenne est en perte de vitesse actuellement avec l’émergence de grandes puissances et est divisée sur tout, surtout maintenant à propos du choix du vaccin, et voilà que le ballon rond va créer une fissure béante. On n’est pas dans la sphère sportive mais dans un jeu de pouvoir et de rapport de forces.