Un malaise pesant règne sur la Tunisie où la saison des turbulences a commencé, et où les mouvements de contestations et de protestations s’étendent. Le gouvernement confronté à une vague de défiance doit apaiser et rassurer. Les Tunisiens excédés sont assaillis par le doute car il y a une question de crédibilité.
Il n’y a pas que les contestations qui alourdissent l’atmosphère mais aussi la manière peu convaincante et rassurante de gérer la crise sanitaire. Le ministre de la santé a mis en garde contre un pic de l’épidémie les mois prochains si le protocole sanitaire n’est pas respecté. Les chiffres fournis par le ministre parlent d’eux-mêmes, 2983 décès, 91500 contaminations, 12% de la population ont été contaminés. Ainsi tout reste inchangé concernant le confinement et les mesures qui vont avec, précise M. Faouzi Mehdi le ministre médecin. Tout est subordonné à l’évolution favorable de l’épidémie et le déconfinement dépend des données sanitaires, une véritable épée de Damoclès devenue insupportable avec le temps qui s’étend. Pour éviter un 3 -ème confinement, il faut poursuivre les efforts et redoubler de vigilance. S’il y avait un peu de civisme et de discipline de la part des citoyens et beaucoup plus de fermeté et d’intransigeance de la part des autorités, la situation aurait été différente ; mais il ne s’agit pas de se plaindre, devant l’ampleur de la crise il vaut mieux se fixer sur l’avenir qui est aussi plein d’incertitudes.
La dernière étape de cette crise est la vaccination, une lueur d’espoir qu’il ne faut pas rater surtout que plusieurs Tunisiens sont sceptiques à cause de toutes ces thèses de complot et ces théories de complotisme. Parmi ces théories propagées sur la toile figure celle d’un plan pour imposer une vaccination mondiale. Les Tunisiens, déjà réticents, accepteront-ils de se faire vacciner dans un contexte de défiance et de méfiance grandissantes. ? Il serait raisonnable d’informer les citoyens dès à présent comment va se dérouler cette opération et quelles sont les personnes prioritaires au cas où la quantité qui doit être commandée dans le temps ne suffit pas.
Quand viendra le temps des vaccins, qui apparemment ne va pas tarder, le droit à l’erreur ne doit pas être permis car il y a déjà trop de drames, trop de sacrifices, trop d’incertitudes et trop de renoncements.
Il est vraiment temps de remettre de l’ordre dans la maison Tunisie où les tensions augmentent et où les habitants sont assaillis par le doute et le flou.