Par Kamel Chérif
A partir d’aujourd’hui le vainqueur Joe Biden, le plus vieux président et le mieux élu de l’histoire américaine, se met au travail avec une priorité de mettre en place une cellule de crise pour préparer un plan de lutte contre l’épidémie qui a fait plus de 50 millions de cas et plus de 230 mille décès, un plan qu’il appliquera une fois installé à la Maison Blanche. Et à partir d’aujourd’hui également le mauvais perdant qui veut forcer le destin entame sa riposte auprès des tribunaux. Quel contraste, quelle situation ! La crédibilité de la démocratie longtemps vantée est en jeu , elle n’est plus un exemple et est à bout de souffle.
Trump fait et fera tout pour délégitimer un scrutin qu’il ne peut plus gagner et faisant comme si de rien n’était, jouant au golf en se faisant filmer, il ne se conçoit désormais plus autrement que comme président.
Donald Trump, un cas atypique, n’est pas un accident de l’histoire, il reste populaire puisque près de 50 % des électeurs ont voté pour lui. Trump est fasciné par les régimes forts, par le pouvoir, par le pouvoir de l’argent et par la puissance. Serrer très fort la main de ses invités est pour lui un signe de puissance, de domination et ce n’est pas une anecdote.
Le 20 janvier Trump doit faire ses valises mais le ” trumpisme ” qu’il a enraciné va rester pour durer, d’où la fracture géante aux Etats Unis profondément divisés en 2 pays qui s’ignorent. Président au verbe haut et aux sorties irascibles, Trump a choqué le monde. Il ne fait qu’à sa tête et quand il a une idée en tête il n’attend pas pour la mettre en pratique. A titre d’exemple il est le seul président américain qui sera allé le plus loin possible dans le soutien inconditionnel apporté à Israël . Alors que les chefs d’états se sont empressés de saluer la victoire de Biden, les grands alliés de Trump au Moyen Orient font grise mine entre félicitations en demi-teinte et mutisme complet.
Ce n’est pas un acharnement contre un président qui a toujours fait ce qu’il a décidé de faire, mais c’est une réalité qui a bouleversé toutes les données. Maintenant reste à savoir si Joe Biden va emprunter la même voie. Mahmoud Abbas est sorti de son mutisme observé durant le mandat de Trump et a appelé Biden pour une meilleure relation. Il semble croire désespérément que le dossier de la cause palestinienne sera sur le bureau ovale dés le 21 janvier, date de l’investiture. L’espoir fait vivre, dit-on, mais la réalité est dure et amère. Il pourrait y avoir un changement sur la forme mais sur le fond les États-Unis restent toujours attachés à leurs intérêts, d’où ce jugement qui tourne en boucle sur les réseaux sociaux, Biden ou Trump c’est du pareil au même. Cette réalité sera-t-elle démentie ? Est ce de la naïveté d’y croire ?