Le disparition d’un artiste marque l’arrêt brusque d’un projet de création.
Le départ d’un galeriste freine l’élan de plusieurs artistes. Dans un cas, comme dans l’autre, le mot fin apparaît tel une implacable pénalité qui s’abat sur le sort de la culture et du patrimoine dans notre pays.
La Galerie Essaadi est peut-être à jamais perdue. Et quel est le destin du riche patrimoine photographique qu’il a laissé ? Plus d’un demi siècle d’archives iconographiques est-il condamné à une insoutenable amnésie ? Voilà la question cruciale que la société civile , les institutions universitaires, les autorités locales ou régionales et en dernier lieu les responsables politiques doivent se poser, à propos de l’héritage de cet artiste, comme des autres créateurs similaires.
En effet, l’héritage des artistes, écrivains, créateurs dans tous les domaines, est ce pan de partage qui donne forme et consistance à ce que nous appelons l’identité de la Tunisie, sa spécificité, son âme et ce lien qui relie son présent à son passé pour pouvoir le transmettre à la postérité. C’est à ce niveau que se se définit la fonction fondamentale de la culture. Sauvegarder cet héritage, le promouvoir, le revisiter, l’étudier n’est pas une simple attitude de reconnaissance ou d’hommage à une mémoire, mais une action qui exhorte à mieux nous connaître nous tunisiens, à mieux saisir les enjeux de notre histoire d’hier et d’aujourd’hui et surtout à mieux décrypter les ressources de notre esprit créateur, inventif, innovateur dans tous les domaines, surtout dans la délicate gestion de la cité.