Monothéisme et rationalisme: La validité des valeurs humaines s’appuyait, et ce depuis la nuit des temps, au moins en théorie, sur la référence à un au-delà qui serait une évidence rationnelle suprême ou la volonté de Dieu, seuls repères critiques absolus, transhistoriques et non relatifs. La philosophie, de son côté, et ce depuis sa naissance grecque du moins, a été un formidable effort de la Raison pour donner des bases rationnelles et donc universelles à ces mêmes valeurs sans passer par l’hypothèse difficilement rationalisable d’un au delà sous la forme d’un Être suprême, Un et Même pour tous. Il reste donc que le fondement religieux et le fondement philosophique (rationaliste) des valeurs ne se situent point au même niveau d’énonciation: le premier, qui est une métaphysique simplifiée et épurée jusqu’à englober toutes les exaltations mythiques, est populaire; le second est l’apanage d’une minorité d’intellectuels, souvent schizophrènes en surplus, qui se déchirent et s’étripent allègrement, n’ayant rien d’autre à faire que de substituer à la fureur des dogmatismes religieux, leur hystérie paranoïaque. Au jour d’aujourd’hui, la crise (des valeurs) est partout et de chaque instant. Or que la philosophie soit en crise ne concerne que peu de monde, sinon personne; mais la crise religieuse elle, affecte tout le monde entraînant des effets incalculables et inattendus. “Que faire?” : la question fut posée jadis (Lénine), mais la réponse qu’elle a eu, n’a point été de toute élégance, loin s’en faut.