Brachylogia : Coordination des Etudes Brachylogiques
Adresse postale : 26 avenue Darghouth Pacha, 1007; Tunis ; Tunisie.
Mail / Fb : brachylogia.org@gmail.com
Page 7788 Journal Officiel de la République Tunisienne – Annonces Légales, Réglementaires et Judiciaires – 11 décembre 2012 N° 148
Constitution d’une association
Dénomination : «Brachylogia» – Coordination des études brachylogiques.
Objectifs : La recherche, les études, la pensée et la création, ainsi que la coordination et la coopération entre les chercheurs, les créateurs, les penseurs et les industriels dans le domaine des êtres, des objets et des formes à petites dimensions.
Siège social : 26 avenue Darghouth Pacha, 1007 Tunis
Comité directeur : Mansour M’henni (Président), Sabah Ayadi née Zoghlamii (Secrétaire général), Mohamed Chagraoui (Trésorier), Mahjoub Aouni (Vice-Président), Mohamed Zinelabidine, Maher Guezmil, Jihène Nacef, Zouhour Ben Aziza née Messili, Mohamed Saad Borghel.
2012R04462APSF1
en justificatif de l’association :
Brachylogia : Coordination des Etudes Brachylogiques
La forme brève a réinvesti toutes les formes d’expression, surtout littéraires, et la poétique de la brièveté est devenue un champ fructueux de recherche dans le domaine de la pratique littéraire et de l’expression en général. Sous des dénominations variées certes, mais convergeant toutes vers une logique fondamentale, celle de la concision, et la poétique spécifique qui la gère, particulièrement celle de la condensation.
C’est pourquoi, l’idée n’est peut-être pas insensée de concevoir une (re-)structuration de ce champ discursif dans une discipline spécifique (une de plus ne ferait de mal à personne) qu’il conviendrait d’appeler « la brachylogie », grâce à la récupération d’un mot de la langue qui a tendance à perdre pied dans l’usage, tellement il a été acculé à désigner une figure de style de plus en plus éclatée dans des variantes plus facilement saisissables à l’emploi et à l’interprétation.
La brachylogie ! Telle est cette présumée science, ou au moins une certaine déclinaison de la science qu’on pourrait commencer par désigner comme étant « l’étude des petites formes ». A première vue, on songe immédiatement aux petites formes discursives, surtout les littéraires d’entre elles, et on répliquerait que la périphrase « poétique des formes brèves » suffirait largement, peut-être même avec l’avantage de la précision, de la clarté et des mots simples. Cependant, l’intention est ici plus ambitieuse, car elle prétend qu’une science générale des petites formes, aussi bien en biologie, en sciences de la matière qu’en sciences du langage, gagnerait à se constituer comme telle et à se donner à l’étude la plus appliquée et la plus minutieuse pour amener peut-être de nouveaux enseignements et d’autres vérités sur l’homme et son environnement, sur son potentiel relationnel et ses insuffisances, sur sa capacité créatrice et les limites de sa puissance.
De quelque domaine d’étude que l’on se revendique, on est confronté à la dialectique du petit et du grand, du court et du long, de l’étroit et du large, du bref et de l’étendu, du micro-dimensionnel et du macro-dimensionnel. Le plus souvent, sauf peut-être dans les sciences fondamentales, on reste au niveau de ce relationnel dichotomique sans trop focaliser sur « le petit » comme valeur intrinsèque, à tel point que, souvent, ne nous restent vraiment de celui-ci que la notion de « petitesse » et sa connotation péjorative.
Or, on s’étonnerait à voir combien « le petit », dans ses différentes configurations et dans ses dimensions les plus variées, peut être porteur de valeurs ! Pour peu que l’on s’attarde à son observation analytique et/ou méditative et que l’on examine minutieusement ses différents fonctionnements et leurs implications plurielles ! Pourvu que l’on se déleste de tout préjugé à son égard ! N’est-ce pas le rôle et la fonction de la science, tant qu’elle accepte de ne pas se détourner de la logique du discours et de la sensibilité littéraire et artistique ?
C’est la conviction de devoir répondre par l’affirmative, à cette dernière question, qui motive la recherche brachylogique et l’exploration des représentations variées de la brachylogie dans les différentes manifestations de la vie.
La brachylogie sera donc pour nous ce champ de connaissance et de savoir qui englobe tout ce qui se reconnaît, tout ce qui est reconnu, structurellement et fonctionnellement, de l’ordre du « petit », du « minus », dans toutes ses configurations, toutes ses manifestations et avec tous ses outils et ses moyens. Elle est surtout une plateforme de recherche pluridisciplinaire où les sciences fondamentales et les sciences sociales se tendent les interrogations et esquissent ensemble des éléments de réponse pour ce qui concerne ce que l’on s’accorderait à appeler « le petit et le bref », le « minus » si l’on préfère, en dehors de tout préjugé de valeur, et que cela se fasse à la rencontre, en amont ou en aval, et pourquoi pas en parallèle, de la littérature et des arts dans le champ culturel le plus large possible, assez en tout cas pour embrasser toutes les expressions langagières.
Car par-delà les sciences et la pratique du langage, les sciences physiques et naturelles, au sens large, ont leur brachylogie dans les études anatomiques, morphologiques et microscopiques. La technique aussi, en conséquence, a cultivé le sens du petit et de son usage ; les Japonais, entre autres civilisations, y ayant trouvé le champ privilégié de leur excellence, ne tardèrent pas à avoir des disciples dans les domaines où ils ont développé ce sens, dans son double sens d’acception et d’orientation (ou direction), sans doute aussi dans celui de sensibilité.
L’ambition des études brachylogiques, à tous points de vue préparatoires, est de (re-) lancer le concept, à partir de son apparentement étymologique et de ses racines herméneutiques, en vue de mettre en perspective les jalons structurels de son orientation éclectique et de le présenter dans la cohérence supposée qui lui donnerait les raisons de se constituer comme un champ propice à l’exploration scientifique dans ses dimensions larges et plurielles.
Mansour M’henni
(Universitaire, chercheur, écrivain, traducteur et homme des médias)