Par Kamel Chérif
Le monde va mal aujourd’hui, certainement demain aussi, et il n’y a aucun responsable apte et capable de le guérir de tous les maux qui l’assaillent. Les crises s’amoncellent et même le fameux Sésame, le vaccin tant attendu, fait l’objet de débats après avoir créé une véritable lueur d’espoir et une note d’optimisme. Non qu’il ne soit pas efficace, mais parce qu’il a creusé les inégalités. Les politiques sont décontenancés, les scientifiques divisés et l’opinion publique est fatiguée, lasse d’autant d’incertitudes. Même le changement climatique s’est mis de la partie avec ce magnifique climat hors saison.
Dans ce tableau sombre mais réel les États Unis, la première puissance mondiale, offre au monde une image désolante d’irresponsabilité et d’amateurisme politique. Ce qui se passe dans ce pays qui se permet de s’immiscer dans les affaires du monde, qui trace le cours de l’histoire, est-ce une série humoristique, une télé réalité de très mauvais goût ou une triste réalité ? L’acteur principal de cette commedia del arte s’enfonce dans la contestation, voire le déni, et ne veut pas s’effacer. Il veut transformer le verdict en ” échec et claque ” puisqu’il a tous les pouvoirs pour prendre toutes les décisions et saboter la période de transition. Ne s’avouant jamais vaincu, ne voulant pas dire son dernier mot, il compte tenir une série de meetings réunissant ses supporters pour revendiquer la victoire volée selon lui. Aussi sarcastique que cela puisse paraître, son secrétaire d’état aux affaires étrangères Mike Pompeo a même parlé, avec une grande assurance, d’un second mandat pour son boss. Cette déclaration qui a sidéré l’opinion publique aurait pu être drôle dans un autre contexte mais pas dans celui ci. Quel scénario !
Joe Biden lui fait mine de ne pas trop se soucier des résistances de son adversaire qu’il considère comme embarrassantes et avance vers la Maison Blanche à pas sûrs. Une situation schizophrénique règne aux Etats Unis, un pays divisé où les positions semblent de plus en plus irréconciliables. Il y a un océan d’incertitudes, de batailles à venir et des divisions à surmonter créant un grand malaise qui va durer encore 2 mois et qui peut connaître de mauvaises tournures avec un président imprévisible.
Il n’y a aucun vaccin contre ceux qui s’accrochent au pouvoir pour le pouvoir. Le spectacle va continuer où l’on joue la montre, les muscles et la rhétorique devant un monde sidéré.