On est en droit de se demander s’il y a un commandant de bord chevronné, expérimenté capable de piloter l’avion qui se trouve dans une zone de fortes turbulences. Apparemment non car tous les pilotes du monde entier naviguent à vue depuis un an. On a tellement pris cette nécessaire habitude de prévention qu’il nous arrive d’oublier qu’on cohabite avec l’ennemi et c’est la perte d’un proche ou d’un ami qui nous ramène à cette triste réalité.
Etant à la recherche du temps perdu on s’accroche à tout ce qui peut donner de l’espoir d’en finir. Pour garder espoir il faut régulièrement le raviver car autant l’espoir est légitime autant la prudence est requise. Après avoir pris l’habitude de respecter les règles barrières on s’accroche au vaccin qui reste ” la solution ” et les recherches continuent intensément dans ce sens. Le monde s’est pris à rêver d’un effort commun, pour contrer l’épidémie, de partage de ce bien commun mais in fine ce ne sont que des paroles et il n’est pas interdit de rêver même si le rêve était bien beau. La réponse à la crise sanitaire a mis à nu les faiblesses du système mondial, la cupidité des super nantis, alors que le nationalisme vaccinal est tout simplement irrationnel. Pour plus de la moitié de la population mondiale dont plusieurs pays d’Afrique il faudra attendre son tour.
Aujourd’hui avec cette accélération de l’épidémie qui a engendré une accumulation de crises, politique, économique, sociale, environnementale, il faudrait également réfléchir à cet épineux problème de l’endettement qui s’est accru d’une manière vertigineuse. On a même proposé d’effacer purement et simplement l’ardoise. Encore une fois il est permis de rêver, les rêves ont tendance à se multiplier par les temps qui courent, mais les patrons des grandes institutions financières ne veulent même pas en entendre parler.
Or, à situation exceptionnelle il faut des mesures exceptionnelles même si cela demande des efforts exceptionnels. Le débat est posé et c’est pour la bonne cause.