Aujourd’hui 17 juin 2021 à 16h, a lieu l’ouverture de la troisième édition de la Foire nationale du livre tunisien. Force est de saluer l’intelligence du ministère de la Culture (il serait plus logique de lui garder cette dénomination générale) qui a décidé, malgré vents et marées, d’organiser cette édition comme un signe de haute signification.
Cette édition vient d’abord en pleine mobilisation contre la covid 19 et surtout dans une grande alerte pour éviter une quatrième vague de la pandémie et ses effets fâcheux à tous les niveaux. Ce n’est pas par manque de considération pour les mesures barrières, mais par un souci de pédagogie culturelle responsabilisant les citoyens et les mettant devant l’épreuve de la vie contre l’épidémie. En effet, quand celle-ci surprend les vivants, ces derniers n’ont qu’à faire ce qu’il faut, pour la vie contre la mort et surtout pour la volonté de « faire vivre la vie », de s’inscrire dans la logique de la vie. Cela est très important, pour les individus et pour les sociétés, pour peu que les citoyens assument leur responsabilité dans de telles conditions et non seulement respectent les gestes de prévention mais les font respecter par les autres.
La troisième édition est donc un défi aussi important que le défi qui a été relevé en 2018, celui d’initier cette foire malgré des oppositions suspectes, des conditions précaires et un temps de préparation très limité. Pour avoir été le directeur de cette édition inaugurale en 2018, je témoigne certes des difficultés de réaliser quelque chose de bon, non seulement les difficultés évoquées ci-dessus, et d’autres difficultés liées aux tempéraments des personnes, à leurs humeurs et à leurs considérations personnelles. Mais je témoigne surtout de la volonté de la plupart d’entre eux de réussir le projet. Cette foire, d’un grand apport pour le livre tunisien, à mon humble avis, est donc la réalisation de la foi dans la culture en général et dans le livre en particulier : d’abord une ferme conviction du ministère de tutelle, de ses établissements et surtout de son premier responsable, le ministre Mohamed Zinelabidine ; ensuite une mobilisation engagée des structures représentatives du livre et des auteurs, en l’occurrence l’Union des éditeurs tunisiens et l’Union des écrivains tunisiens ; enfin un large rassemblement citoyen et médiatique autour de cette réalisation, preuve que la société tunisienne reste une société du livre et que cela constitue une chance pour elle, car jamais ne se perdra celui qui a le livre pour repère.
Qu’il y ait eu des tensions entre les gens, ou qu’il y en ait encore, c’est dans la nature des grandes réalisations et la Foire nationale du livre tunisien en est une ! L’essentiel, c’est ce qui reste après coup, dans les cœurs et les esprits des gens honnêtes, cette amitié et ce respect réciproque nés du partage de l’effort de réalisation et de la fierté d’avoir contribué à quelque chose d’heureux pour la société.
A première vue, l’équipe actuelle s’est démenée pour faire mieux, beaucoup mieux que lors des deux éditions précédentes et c’est tant mieux, car c’est cet état d’esprit qui doit régner. A nous tous de soutenir leur dévouement et d’encourager leur volonté de réussite pour que toujours le livre soit à l’honneur, surtout le livre tunisien où qu’il paraisse, dans la pléiade internationale de la culture.