Une vingtaine de jours les sépare; la fête de la République et la fête de la Femme! Le 25 juillet 2021 a été la journée du Président Kaïs Sâayyed; le 13 août aurait pu être celle de Abir Moussi et de son Parti Destourien Libre!
La fête de la Femme aurait pu rassembler beaucoup de Tunisiennes autour de Abir ! Parmi nos femmes, on compte un nombre relativement considérable de partisanes et de sympathisantes qui font confiance plus à la Présidente du PDL qu’au Président de la République ! Cependant, et depuis le 25 juillet dernier, force est de reconnaître que ce dernier a gagné, presque sans le vouloir, un énorme soutien féminin, notamment parmi la gent de 18 à 30 ans !
Cette tranche nombreuse de la population ne peut pas, pour le moment du moins, supporter Abir contre Kaïs ! A la rigueur, elle peut les soutenir ensemble; mais guère les dresser l’un contre l’autre ! D’habitude, les femmes s’appuient mutuellement, et souvent de manière inconditionnelle !
Cette fois, il paraît difficile qu’elles rallient toutes les rangs du PDL ! A tout le moins, il est encore très tôt pour qu’elles partagent toutes les mêmes causes que Abir Moussi ! Une confortable majorité reconnaît à celle-ci d’avoir assidûment, et bien plus que tous les autres opposants, harcelé Ennahdha et son cheikh Rached Ghannouchi !
Aujourd’hui, dans l’esprit de beaucoup de Tunisiennes, Abir et Kaïs mènent le même combat ! Ce qui est loin d’être la réalité de leurs rapports ! Abir est déjà dans la certitude qu’avec Kaïs, la Tunisie doit se préparer à un régime des moins démocratiques ! Kaïs et ses collaborateurs du moment sont dans une logique de monopolisation (légitime, disent-ils) du pouvoir, fondée sur (et étayée par) l’inefficacité effective du pluralisme démocratique de l’après 2011.
Jusqu’à nouvel ordre, Kaïs Sâayyed jouit d’une confiance aveugle, sinon un rien prudente, de la part des femmes tunisiennes (jeunes et moins jeunes). Le coup du 25 juillet dernier séduit encore, même si l’ensemble de la population attend davantage du Président !
C’est pourquoi les formations politiques, syndicales, professionnelles, ou citoyennes qui brandissent des slogans féministes afin d’attirer plus de Tunisiennes dans leurs rangs, se doivent maintenant de patienter encore un peu ! Sinon, elles peuvent toujours pousser le Président et son équipe dans le sens des bonnes valeurs républicaines, et les empêcher d’avancer dangereusement vers d’effrayants précipices !