« Guy de Maupassant en colère contre certains éditeurs et imprimeurs tunisiens »
Arselène Ben Farhat
J’étais agréablement surpris cette année en découvrant que mes étudiants en licence n’ont pas acheté une photocopie de l’œuvre inscrite aux programmes de 2022-2023 (« Bel-Ami » de Maupassant), mais le livre. De plus, l’éditeur, un bon citoyen, ne cherche pas à gagner de l’argent ; il vend à 5d300 l’exemplaire alors que le prix du livre photocopié est à 10 dinars. Il cherche apparemment à encourager les étudiants et les élèves à lire. Mais j’étais étonné, car le livre est de 370 pages. Comment l’éditeur et l’imprimeur peuvent-ils couvrir les frais de cette réédition alors que tout est devenu trop cher surtout le prix du papier ? Pourquoi presque tous les étudiants qui ont déjà acheté le livre achètent aussi la photocopie ?
J’étais choqué quand j’ai découvert la triste réalité. La nouvelle édition du livre comporte de terribles monstruosités dont je cite quelques exemples :
- Dans certains exemplaires, on passe de la page 136 à la page 233 et dans d’autres, de la page 256 à la page 161 : le pauvre étudiant doit faire un effort de mise en ordre des pages au cours de sa lecture
- On reprend certaines pages à plusieurs reprises comme les pages 15, 16 ou 254
- On a supprimé, dans certains livres, le chapitre VII de la première partie : le duel qui a joué un rôle important dans l’ascension du héros n’existe plus.
- La troisième partie a été placée, dans certains exemplaires, avant la deuxième partie.
Le plus affligeant c’est qu’il est impossible de signaler ces erreurs, car les exemplaires ne comportent pas le même type d’erreur.
Au lieu de retirer ces livres, l’éditeur a préféré les vendre au rabais, à 5d 300. Tant pis s’il gâche le plaisir et le désir de lire chez nos étudiants et nos élèves. En Tunisie, « la médiocratie » a touché presque tous les domaines de la vie des citoyens.
Arselène Ben Farhat