En ces jours où la plupart des gens avec qui il m’arrive de discuter de certaines questions s’avèrent déçus, déprimés, révoltés même, je sens plus le besoin de me retrouver dans l’optimisme qui ne m’a jamais quitté quant à l’évolution de mon pays vers un avenir toujours en amélioration malgré les obstacles et les crises implantés sur son parcours.
J’avoue d’ailleurs que la plupart des avis critiques ne me semblent pas renvoyer à leurs auteurs leur part de responsabilité dans l’état d’esprit de défaillance qu’ils continuent consciemment ou inconsciemment à susciter et à propager. Mais, nos prédécesseurs ont bien scellé une sorte de vérité générale, « un proverbe », qu’on devrait plutôt chercher à démentir et à mettre en défaut, en l’occurrence : « Le chameau ne voit pas sa bosse » ! Pourtant, à s’attarder sur les propos, qu’on lit ou qu’on entend ces derniers temps, de locuteurs qui sont en guerre de dénigrement de leurs semblables, on serait tenté de penser qu’en disant ce qu’ils disent, ils seraient en train de décrire, sans conscience ou avec mauvaise conscience, ce qu’ils voient dans la glace qui leur renvoie leur propre image ! Est-ce leur manière de justifier leurs antinomies pour les présenter comme des vérités générales, contre tout le bon sens de la relativisation des vérités et de l’humilité humaine en matière de savoir et d’intelligence ? Est-ce plutôt l’expression d’un fanatisme profond tenant à certaines formes d’endoctrinement dont on ne sent pas toujours la force d’infiltration tellement leurs voies d’accès à l’inconscient sont sournoises et difficilement maîtrisables ? Force est d’essayer de creuser le diagnostic et de chercher à réparer ce qui serait réparable.
Pour éviter les malentendus, précisons que l’intérêt de cette chronique n’est pas de viser des individus ni des groupes d’individus, de telles manies ne tentent guère son auteur. Le souci de ce dernier est d’inviter à converser, à penser ensemble et à raisonner les tendances profondes, peut-être « humaines, trop humaines », poussant l’individu à en vouloir à autrui pour divers motifs qui le dépassent (il y aurait à y reconnaître objectivement l’envie, la jalousie, la cupidité, voire même la haine gratuite !). Peut-être se retrouverait-on alors dans une certaine solidarité à œuvrer ensemble à améliorer les façons de penser, d’être et de faire !
Aussi ajouterait-on que cette chronique est inspirée par une action civile informelle que des universitaires, des intellectuels et des créateurs, mus par le sens du devoir citoyen, organisent à Sousse les 20 et 21 juin 2024. Deux points y seront successivement discutés dans la perspective d’un document conducteur des actions futures : celui d’un collectif civil d’associations et de structures de recherche, baptisé le « Collectif CURA » (entendez : « Culture-Université-Recherche-Citoyenneté »), et celui d’un Think Tank désigné par une expression porteuse d’interrogations importantes, le Think Tank « Demain la Cité », coordonné par M. Abdelaziz Kacem.
Plusieurs noms contribueront à cette réflexion ouverte pour le partage des idées en vue d’un meilleur destin partagé dans la Cité commune, que celle-ci soit de l’ordre minimal d’une famille, ou qu’elle soit du cadre le plus large, celui du Cosmos, en passant par les stades et les niveaux intermédiaires.
(Publié aussi sur jawharafm.net)