Après les difficultés à tenir son 5ème Congrès Mondial de Brachylogie à Souk Ahrass où il était prévu pour octobre 2023, la Coordination Internationale des Recherches et Etudes Brachylogiques s’est entendue avec son équipe marocaine pour l’organiser à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines Mohammedia, de l’Université Hassan 2 de Casablanca (UH2C), les 28-29 février et 1er mars 2024. Le sujet retenu comme intitulé du congrès est:
« Brachpédagogie et société : pour un humanisme conversationnel. Défis et paris (Journée spéciale : Brachylogie de la culture et des littératures arabes) »
Ci- dessous l’argument, l’appel à communication et les conditions de participation.
Université Hassan 2 de Casablanca (UH2C)
Faculté des Lettres et Sciences Humaines Mohammedia
Laboratoire Recherches interdisciplinaires en Sciences Humaines et Sociales (LARISHS) (UniversitéHassan II de Casablanca)
& Brachylogia-Maroc (Association)
Organisent en partenariat avec
La Coordination Internationale des Recherches et Etudes Brachylogiques (CIREB)
5ème Congrès Mondial de Brachylogie (CMB 5) :
Brachpédagogie et société : pour un humanisme conversationnel. Défis et paris
(Journée spéciale : Brachylogie de la culture et des littératures arabes)
Mohammedia, les 28 – 29 février et 1er mars 2024
ARGUMENT
Sans doute importe-t-il de rappeler d’emblée que le concept de « (Nouvelle) brachylogie » (L’expression vient du grec brakhulogia) est issu d’une idée disséminée dans divers fragments et plusieurs lieux de la pensée socratique transmise notamment par son élève Platon, dans ses Dialogues, et souvent rattachée à la notion de brièveté dans ses différentes manifestations discursives, une notion étroitement liée à celle de conversation que certaines langues, comme l’arabe, traduisent plus fréquemment en « dialogisme » ou « discussion ».
Quant à « l’esprit de conversation » prôné par Socrate, il est l’élément déterminant de la pensée brachylogique en tant qu’elle est une vision de l’existence, de la vie et des relations sociétales, et qu’elle est donc en relation étroite avec le concept de démocratie. Celle-ci, selon Socrate, ne réside pas dans l’autorité de l’opinion dominante, mais plutôt dans l’interaction avec toutes les opinions d’une manière qui rend chaque opinion sujette à révision et oblige chaque individu à avoir une âme conversationnelle ou un esprit conversationnel. L’esprit de conversation s’oppose l’esprit rhétorique qui utilise le discours pour imposer l’idéologie du locuteur pour des objectifs habituellement apparentés aux calculs de la logique du « vainqueur et vaincu ».
En approfondissant les dimensions de cette philosophie brachylogique, il nous apparaît clairement que la logique de conversation et d’interaction régit notre relation avec les choses et les autres êtres à travers les messages que nous recevons d’eux, parfois silencieux et parfois avec des signaux subtils, qui nous poussent à l’interrogation de soi, à l’auto-révision et à la relativisation de la vérité. Nous comprenons ainsi le sens du dicton « Il ne faut jamais dire fontaine, je ne boirai pas de ton eau » (En arabe on dirait : « Il y a dans le fleuve ce qu’on ne trouve pas dans la mer »), et nous réalisons alors que ce qui est petit en nous ou autour de nous peut avoir plus d’effet, plus de lumière et plus de profondeur que celui qui se prévaut de sa grandeur, de ses moyens et de sa puissance.
Le concept se présente donc sous deux aspects complémentaires et indissociables, sauf à des finalités et à des objectifs pédagogiques, à savoir la « la brachypoétique » et « la brachylogie générale ». La première interroge le discours pour y chercher sa nature et ses objectifs conversationnels, et la seconde cherche à projeter cela dans la vision philosophique sur laquelle se fonde le concept et dans l’éthique qui régit son adoption comme référence pour le vivre-ensemble.
Dans notre monde d’aujourd’hui où les données objectives d’une société de conversation sont fournies mais où les mentalités ou les motivations psychiques ne semblent pas encore adaptées à ce type de conception sociétale, n’est-t-il pas important d’œuvrer à préparer et à développer les conditions de faisabilité d’une telle sociabilité, aussi idéale qu’elle paraisse ? Pour se faire, les études académiques, la pédagogie et la culture en général constituent le terrain de choix d’une telle action fondatrice. Il leur revient de mettre en valeur, à partir des discours de différents genres, la possibilité d’un être conversationnel librement et consciemment consommé et les obstacles de différentes natures empêchant un tel engagement.
C’est pour contribuer à une telle réflexion et à une telle action que les structures de recherche et d’études brachylogiques, réparties un peu partout dans le monde même si minoritaires en nombre, organisent, dans le cadre des objectifs de la Cireb et en partenariat avec des structures universitaires et culturelles au Maroc, le 5ème Congrès Mondial de Brachylogie autour du thème « Brachpédagogie et société : pour un humanisme conversationnel. Défis et paris », en y consacrant une journée, sur les trois jours programmés, à la culture et aux littératures arabes, en tant que corpus propice, et non exclusif, aux interrogations de propos et à la pluralité de visions qui seraient appelées à converser à ce sujet. Les communications peuvent être librement présentées dans l’une des trois langues suivantes, l’arabe, le français et l’anglais.
Il est à préciser que si les réflexions et les analyses portant sur le corpus spécifique d’une langue et d’une culture donnée semblent plus adaptées, les approches contrastives, les analyses comparatives, les questions de traduction et de pédagogie (de conversation) ne sont ni moins adaptées ni moins importantes. On suggérerait alors les axes suivants, mais à titre vraiment indicatif :
1 – Brachylogie de la culture et des littératures arabes (Dossier spécial pour une journée)
2 – De la brachypoétique à la société de conversation
3 – Poétique et pragmatique d’un discours brachylogiquement conversationnel
4 – De la pédagogie de conversation
5 – Approche brachylogique de la traduction et des interactions entre les langues
Modalités de soumission
Les propositions de communication de 300 à 500 mots écrites en français, en arabe ou en anglais, accompagnées de 5 mots clés, d’une brève notice biographique et des adresses personnelles (E-mail, téléphone, numéro Whatsapp) doivent être envoyées simultanément aux adresses suivantes :
NB : Bien vouloir préciser l’axe de votre contribution avant le titre de l’article.
Calendrier
- 25 octobre 2023 : Ouverture des soumissions des propositions de communication et résumés
- 30 Décembre 2023 : Date limite de soumission des propositions de communication
- 15 janvier 2024: Notification aux auteurs après évaluation des propositions de résumé et envoi des invitations pour participer aux travaux du congrès.
- 15 février 2024: Délai de soumission de la communication entièrement rédigé
- Mai 2024 : Retour des expertises et mise à disposition de la feuille de style
- 31 juillet 2024: Date limite de renvoie des corrections d’articles
- Septembre – octobre 2024: Relectures et corrections définitives des textes
- Novembre 2024: Publication des actes.
Comité Scientifique
Président(s) du comité scientifique : Mansour M’henni, Président de la Cireb
Membres du comité scientifique
- Ben Henda, Badreddine (Université Tunis El Manar, Tunisie)
- Ben Saad Nizar (Université de Sousse, Tunisie)
- Bonhomme Marc (Professeur émérite, Université de Berne, Suisse)
- Chagraoui, Mohamed (Université Tunis El Manar, Tunisie)
- Coulibaly Moussa (Université F.H.B. d’Abidjan, Côte d’Ivoire)
- Diouf Baboucar (Université Assane Seck-Ziguinchor, Sénégal)
- El Gharbi Jalel (Université de La Manouba, Tunisie)
- El Majdoubi Ilhem (Université Hassan II, Maroc)
- Ghouati Sanae (Université de Kénitra, Maroc)
- Marc Gontard (Professeur émérite, Université de Rennes II, France)
- Gravet Catherine (Université de Mons, Belgique)
- Ibn El Farouk Abdelhamid (Université Hassan II, Maroc)
- Mabrour Abdelouahed (Université Choouaib Doukkali, Maroc)
- M’henni Mansour (Professeur émérite, Université Tunis El Manar, Tunisie)
- Nassry Habib (CEMERF Casablanca, Maroc)
- Petrillo Maria Giovanna (Université de Naples « Parthenope », Italie)
- Renouprez Martine (Université de Cadix, Espagne)
- Tenkoul Abderrahmen (Université Euro-méditerranéenne de Fès, Maroc)
- Touba Ahmed (Université Hassan II, Maroc)
- Zrizi Hassan (Université Hassan II, Maroc)
Comité d’organisation
- Mounir Serhani
- Souad El Yazidi
- Amal Benouiss
- Habib Ayad
- Youssef Essamet
- Abderrahman El Qadri
- Doha Himmeur
- Imane Alaoui Abdellaoui
- Aissa Elouarouate
- Zineb Elqadiri