Nous vivons un clivage suffocant entre des situations inconstantes. L’une des qualités fortes de l’être humain, c’est sa capacité à s’acclimater aux conditions les plus contrariantes et contraignantes devant auxquelles il fait indéniablement face. En revanche, l’être de tout un chacun est faible de nature par son âme précaire qui domine, dans des moments de refus, de rejet ou de perdition, l’austérité de son esprit malgré tous ses efforts de résistance, de résilience, de camouflage et de dissimulation.
Le lâcher prise, la sublimation, le transfert des sentiments, la religion, l’isolement, les stupéfiants, l’écriture, la nature, le sexe, l’obsession du pouvoir, le travail, l’excitation des désirs, les arts, les défis ou même l’amour et la violence sont des outils possibles de lutte contre l’inconstance des situations et le clivage de l’être. Mais ce sont des outils à validité limitée.
La seule possible issue selon Sénèque et ses disciples, c’est l’adaptation avec les aléas de l’existence. Mais là encore il faut de la sagesse. Or, la sagesse est une voie pas comme les autres puisque son effort est considérable.
Selon Camus ou Sartre, l’absurde de l’existence est à “prendre ou à laisser” puisque l’homme est perpétuellement en proie à l’angoisse de sa condition. Et l’angoisse selon Freud est virtuelle. La peur en revanche est concrète. Cependant les deux sentiments affaiblissent l’immunité de l’être, mais ils ne le tuent pas instantanément. En effet, la durée de la souffrance est le plus grand malheur qui puisse atteindre l’homme… impitoyablement…