Intéressante à plus d’un égard est l’attitude du parti des travailleurs qui a condamné fermement la banderole brandie lors des manifestations du dimanche 3 octobre 2021 et « portant des noms de personnalités politiques, les accusant de trahison ». Evidemment, cette réaction est motivée par la présence, sur la banderole, de Hamma Hammami, Secrétaire Général du PT.
En soi, cette attitude est compréhensive et se justifierait tant du point de vue politique que moral, même si Hamma Hammami lui-même n’a pas épargné le Président de la République l’apparentant à toutes les dictatures criminelles, notamment celles de Hitler et Mussolini, leur associant même, de façon abusive peut-être, Bourguiba et Ben Ali, mais oubliant pourtant de leur joindre Staline au moins, le principal maître à penser du SG du PT.
Nulle intention pour nous de défendre Kaïs Saïed, ni Ben Ali, ni même Bourguiba auquel nous restons reconnaissants, contre et malgré certaines gens avec lesquels nous nous étions, un jour, opposés à Bourguiba. En effet, chacun de ces défunts a pour juge l’Histoire, qui est au-dessus de toutes les démagogies et du populisme creux dont font usage et abusent même ceux-là qui aujourd’hui le reprochent à leurs adversaires politiques que seraient Kaïs Saïed, En-Nahdha, le PDL et sans doute implicitement le Parti du Peuple, leur ancien partenaire.
Cependant nous trouvons peu cohérent, des points de vue politique et éthique, que le même parti des travailleurs se soit complu, dans une sorte de délectation jouissive, avec toutes les banderoles et tous les slogans franchement diffamatoires et appelant à toute forme de « vengeance » contre le symbole même de l’État, s’inscrivant sans doute dans l’état d’esprit de Hamma Hammami quand il a déclaré : « Le leader de gauche affirme qu’il s’opposera au président de la République par tous les moyens notamment les manifestations ». Oui, « par tous les moyens », a-t-il dit ! Que dire alors de ces propos de délinquant inlassablement répétés à l’écoute du monde entier par un ex-président provisoire, « un semblant de président », ayant été établi en tant que tel par une combine suspecte du parti islamiste.
Il y aurait eu de la part du PT la moindre attitude critique à l’égard des slogans de la manifestation d’opposition à Kaïs Saïed, contraires aux règles élémentaires de la morale, que nous aurions compris et même soutenu la position de ce parti à l’égard des manifestants favorables au Président de la République. Faute de cela, nous ne pouvons que conclure à un manque de cohérence, relevant d’un populisme de manipulation. Et nous dirions, pour la circonstance, que ne saurait se reconnaître d’une éthique du respect que celui qui cherche à être le premier dans le respect des autres.