A examiner de près la situation de la littérature, dans notre pays et ailleurs, aussi bien celle de langue arabe, mais surtout celle en langue française ou autre, il n’est pas difficile de constater l’effet de mécanismes particuliers disposant de pouvoirs ou de possibilités médiatiques, ainsi que de rapports privilégiés d’intérêts partagés avec des instances et des structures officielles dans les domaines public, privé et d’influences certaines sur les secteurs de l’édition, de la diffusion et de la distribution. D’aucuns parlent de lobbies et n’ont peut-être pas tout à fait tort de le penser
Ce dysfonctionnement, du point de vue de la démocratie culturelle, voire même de la justice intellectuelle, mais un fonctionnement parfait, du point de vue de certaines stratégies à objectifs spécifiques, est perceptible à des niveaux divers. Il est sensible au niveau de l’information, de la critique, de l’exposition, de l’encouragement, de la sélection, de l’évaluation, etc.
Des questions se posent : Que faisons-nous pour mettre à la disposition des lecteurs qui le voudraient les livres de nos auteurs, dans les espaces publics et privés, dans notre pays et dans d’autres pays ? Sommes-nous certains même que tous les livres tunisiens sont répertoriés à la Bibliothèque nationale, malgré l’exigence d’un certain nombre d’exemplaires pour le dépôt légal ? Il suffit de consulter le site officiel de la BN pour se faire une idée claire. Que dire alors de les chercher dans les bibliothèques étrangères comme celles de Paris par exemple, pour les publications en langue française ? Là, ou bien vous êtes dans un lobby politico-économique, sous cape éditoriale, tout à son service : vous avez alors vos entrées dans les manifestations de marque et dans les consécrations programmées, en plus d’autres faveurs et d’autres avantages ! Ou bien vous poursuivez votre petit bonhomme de chemin dans la médiocrité décrétée pour ceux qui sont considérés comme ne comprenant rien à la vie.
Notre média associatif, aux moyens précaires mais aux intentions sincères, voudrait rassembler les concernés et les volontaires autour d’un mouvement baptisé DILIT « Défense et illustration de la Littérature et l’Intelligence Tunisiennes ». Parlons donc et conversons des efforts que nous avons à déployer et des révisions que nous devons faire au niveau des associations d’écrivains ou d’éditeurs, mais aussi au niveau des pouvoirs publics, malgré certains efforts louables du ministère des Affaires culturelles. La diplomatie devrait s’y mettre, le tourisme aussi, l’école au sens large évidemment, mais aussi l’économie à condition de ne pas trop se noyer dans la logique du gagnant-gagnant-moi d’abord. En effet, quand on institue un prix littéraire par exemple pour avoir au dixième de dépenses dix fois plus de publicité, on est certain de ne pas être dans la culture et de n’être pas sorti de la « loi du marché » !
Parlons-en donc, cet espace a été créé pour cela, pour vous, pour nous et pour tous ceux qui veulent bien s’associer à ce mouvement.
La rédaction de https://voixdavenir.com/
PS:
L’image d’illustration est empruntée à un article de https://www.lemonde.fr/afrique ayant pour titre « La littérature de Tunisie mérite d’être redécouverte » et datant du 29 mars 2020.