Université Tunis El Manar (UTM)
Institut supérieur des sciences humaines de Tunis
Unité de Recherche en études brachylogiques (UREB)
L’association Brachylogia-Tn
La Coordination internationale des recherches et études brachylogiques (Cireb-Paris)
organisent, à l’occasion du dixième anniversaire de l’initiation du concept de « Nouvelle Brachylogie », les « États Généraux 2022 de la Nouvelle Brachylogie : situation et perspectives ». Dans ce cadre, un colloque international est programmé autour du thème :
La Brachylogie du manque et ses implications poétiques, éthiques et pédagogiques
(Tunis du 12 au 14 octobre 2022 : 2 jours pour le colloque et un jour pour les États généraux)
Peut-être est-ce un défi que de s’attaquer à une problématique aussi complexe que celle de la relation entre la Nouvelle Brachylogie et le sentiment de manque dans l’étendue large et variée de sa manifestation. Mais après mûre réflexion et riche conversation, la problématique a été retenue au vu des questions importantes et des analyses profondes qu’elle susciterait.
Cette orientation est née des discussions des communications présentées pendant le 4ème Congrès Mondial de Brachylogie à Abidjan (Côte d’Ivoire, Octobre 2021) autour de « La Nouvelle Brachylogie face au désastre ». On avait alors évoqué l’intérêt d’une approche brachylogique de la frustration, de la privation, de l’absence, de la pénurie, de la carence, de la répression, de la maladie, de la folie, de l’aliénation, de la mort, de la censure, de la précarité, de la solitude, de l’incommunicabilité, du handicap, du besoin, du hiatus, du néant, etc. Finalement, l’idée de manque a semblé pouvoir constituer un paradigme englobant toutes ces variantes. Le rapprochement synonymique n’est donc pas à éluder, mais la pensée des différences et des nuances, aussi minimes soient-elles, actualiserait d’autres pistes de recherche et des idées innovantes.
Cela a été d’autant plus encourageant que l’expression du manque est polymorphe dans la littérature et les arts, de quoi inspirer des approches brachypoétiques intéressantes et enrichissantes, allant de la thématique amoureuse aux conditions troubles de la socialité, avec tous les excès qu’on y constate et les interrogations profondes, existentielles même, qu’elle pose à l’humanité. En effet, l’amour n’est-il pas le foyer privilégié du désir et de son présupposé, le manque, avec ses différentes implications psychiques ?
De ce point de vue, la frontière imaginaire est vite franchie de la brachypoétique à la brachylogie générale et on se retrouve alors dans les champs de la psychanalyse (Freud, Lacan, avec un détour par « l’acte manqué ») et de la psychologie (On évoquerait, à titre indicatif, les travaux conduits au Canada autour de « la psychologie du manque »). Le domaine de la sociologie permettrait de revenir aux effets de la pandémie du coronavirus sur les rapports sociaux et aux nombreuses études y afférentes ; il permettrait aussi d’interroger les travaux sur la sociologie de la pauvreté, depuis Georg Simmel au moins, car l’approche brachylogique est envisageable quant à sa vision de la réciprocité et du relativisme, dans l’esprit de son appel à « déceler dans chaque détail de la vie le sens global de celle-ci. » (Simmel, Georg, La philosophie de l’argent, Paris, PUF, coll. “Sociologies”, 1988 / réédité dans la collection « Quadrige » en 1999). La philosophie également est on ne peut plus habilitée à(re)penser le lien établi par Platon entre le désir et le manque, et à l’articuler à tous les travaux qui ont suivi depuis deux millénaires et demi. De son côté, la pédagogie, à l’école ou en société plus large, ne saurait se passer de la notion de manque dans sa quête d’une éthique adaptée et d’une thérapeutique efficace aux malformations sociétales. Pensons par exemple au précieux collectif dirigé par Emmanuel Hirsch, intitulé Traité de bioéthique (Toulouse, Érès, 2010 / réédité dans la collection Érès poche en 2014), surtout à son troisième volume « Handicaps, vulnérabilités, situations extrêmes » introduit par un article de Jean-Claude AMEISEN, « “Penser le manque” : la mort dans la condition humaine », écrit en référence à « la citation de Maurice Blanchot dans Le Livre à venir » : « Penser, c’est toujours apprendre à penser le manque qu‘est aussi la pensée, et, partant, à préserver ce manque en l’amenant à la parole ».
N’oublions pas que la brachylogie a subi l’empire de la rhétorique qui l’avait réduite à une variante subsidiaire et méjugée de l’ellipse, celle-ci se définissant essentiellement par le manque. L’interrogation et la réflexion dans le cadre du présent colloque réussiront-elles à mettre en évidence la différence entre l’exploitation de la brachylogie comme une figure de rhétorique et la vraie nature que Socrate aurait souhaité lui donner, en l’occurrence celle d’une philosophie du monde et des relations qui devraient y présider pour le vivre-ensemble démocratique ?
On imaginerait donc quatre volets marquant les principales orientations des réflexions attendues :
Brachypoétique du manque
Brachylogie et psychologie du manque
Brachylogie et sociologie du manque
Éthique et pédagogie brachylogiques face au manque
Les travaux du colloque (12-13 octobre 2022) et la journée d’évaluation des dix premières années du concept de Nouvelle Brachylogie (14 octobre 2022) se tiendront dans les locaux de l’Université Tunis El Manar (Institut Supérieur des Sciences Humaines de Tunis). Un programme culturel est prévu dans des espaces du secteur, en collaboration avec le ministère tunisien des Affaires culturelles, et une excursion de tourisme culturel est envisageable (15 octobre 2022) sur inscription préalable.
Les modalités de soumission des propositions :
– Un texte de 500 mots sous format Word ; – l’identité de l’auteur ou des auteurs (le prénom, le nom, le statut et l’institution de rattachement, adresse, E-mail, téléphone) ;
– Durée de la communication : 20 minutes
Les propositions de communication, avec mention de l’axe de référence, sont à envoyer à l’adresse électronique suivante :
Dates à retenir :
Réception des propositions : du 15 février 2022, au 1er mai 2022
Notifications de l’acceptation des propositions : 16 mai 2022
Envoi d’un premier état du texte de la communication : 30 septembre 2022
Déroulement du colloque : 12-13-14 octobre 2022
Envoi de la version définitive du texte de la communication : 31 décembre 2022
Publication des actes du colloque (Second semestre 2023) : Les articles sélectionnés par le comité scientifique feront l’objet d’une publication conforme aux normes académiques internationales.
NB : Les participants se prendront en charge pour le voyage et le séjour. Le montant des frais d’inscription, couvrant la plaquette d’information, les déjeuners et les pauses-café, sera annoncé par les courriers personnalisés et sur le site officiel de la Cireb, avec la précision de la réduction attribuée à ses adhérents et à ceux des associations partenaires.
Co-directeurs de la manifestation (ordre alphabétique) :
Zouhour Ben Aziza (Directrice de l’Ureb)
Badreddine Ben Henda (Président de Brachylogia-Tunisie)
Mansour M’henni (Président de la Cireb)
Les comités scientifiques et d’organisation seront annoncés ultérieurement avec le programme.