Les questions que soulève la présente réflexion se posent allègrement à propos de toutes les villes tunisiennes, en réalité. Mais leur acuité devient double lorsqu’il s’agit de l’arrière pays, de ces zones oubliées et marginalisées de la Tunisie. Dieu sait pourtant combien est belle la région de Jendouba, et combien est beau tout le nord-ouest tunisien !
Aujourd’hui, la ville de Jendouba ressemble à tout sauf à une cité moderne de l’an 2000. Cela fait trois ans que le centre-ville est mis sens dessus dessous. On raconte que cela s’inscrit dans un projet colossal de remise à neuf ! Soit ! Nous voulons bien le croire. Il n’en reste pas moins que l’actuel et unique paysage que Jendouba offre à ses visiteurs, désole, chagrine, désespère !
Presque toutes ses rues et avenues sont éventrées ; aucune chaussée ni aucun trottoir ne sont dignes de ce chef-lieu qui n’en a que rarement l’apparence. De la boue partout ; de la poussière partout ; des crevasses partout ; des chantiers ouverts et jamais achevés partout. A Jendouba, piétons et automobilistes ne reconnaissent plus leur chemin au milieu de ces nombreux et interminables « travaux publics » qui défigurent jusqu’aux sites les plus attrayants de la ville et de ses environs.
L’été 2020 commence et n’annonce presque pas de nouveauté pour la ville, à part les nouvelles promesses de destruction et d’enlaidissement urbains. Quel dommage ! Quelle détresse ! On en arrive à désespérer de voir un jour Jendouba faire réellement peau neuve. Pendant ce temps, les Jendoubiens vaquent péniblement à leurs activités journalières au milieu d’un épais brouillard d’incertitudes et d’inquiétudes.