La cause palestinienne peut toujours compter sur le soutien des Tunisiens
La montée des violences en Palestine, notamment à Gaza, depuis des jours, est de plus en plus inquiétante. Les affrontements entre Palestiniens et forces israéliennes se sont intensifiés et ont causé des dégâts humains et matériels considérables, surtout du côté palestinien. Malgré les appels incessants du cessez-le-feu, le désastre ne cesse de s’élargir.
Des manifestations de soutien à la cause palestinienne se sont tenues dans la majorité des pays arabes, même ceux qui ont normalisé avec Israël. En Tunisie, des foules se sont manifestées dans plusieurs villes pour exprimer leur indignation et leur colère contre cette nouvelle agression sioniste. C’est que notre pays a toujours tenu sa ferme position de soutien à la cause palestinienne, à l’égard des frères palestiniens dans leur défense acharnée de leurs justes droits et dans la réalisation de leurs aspirations légitimes à vivre en liberté et en dignité. Cette position est restée immuable aussi bien au niveau de la population qu’au niveau de l’Etat et ce, depuis l’occupation des terres palestiniennes par les sionistes.
Un grand nombre d’écrivains, de poètes, d’historiens se sont exprimés dans leurs productions sur la cause palestinienne à travers les années, condamnant ainsi les sionistes qui, après avoir usurpé la terre palestinienne, n’ont pas cessé leur hégémonie expansionniste dans les territoires occupés.
C’est dans ce contexte que je vais présenter aujourd’hui le dernier livre de l’historien tunisien Dr Ahmed Touili, auteur prolifique ayant déjà plus de 120 livres sur le patrimoine et l’histoire de Tunisie et sur le monde arabe. Ce livre intitulé « Leaders et Ecrivains Tunisiens pour la cause palestinienne » se veut d’abord un hommage aux dirigeants et au peuple tunisiens qui ont toujours soutenu la cause palestinienne et partant, c’est une condamnation de l’Etat sioniste qui ne cesse de proliférer ses agressions violentes et meurtrières contre les Palestiniens.
Ce livre décrit le rôle joué par la Tunisie, ses dirigeants et ses écrivains dans la cause palestinienne depuis les débuts du 20è siècle jusqu’à nos jours. Le livre comprend 130 pages et contient un nombre de photos de personnages tunisiens illustres qui se sont connus surtout pour leur soutien moral et matériel à la cause palestinienne, d’images et de coupures de vieux journaux qui immortalisent des manifestations populaires, syndicales ou politiques ayant eu lieu en Tunisie pour défendre la cause palestinienne. Il est divisé en trois chapitres : « Les leaders tunisiens et la cause palestinienne », « Ecrivains tunisiens et la cause palestinienne » et « Naissance d’Israël et ses crimes ». Ces trois chapitres sont précédés d’une introduction assez longue et clôturés d’une annexe où l’auteur publie, entre autre, textuellement, le fameux discours du président Bourguiba à Jéricho (Ariha) du 03 mars 1965. Des textes sont remplis de faits, de témoignages, de citations, de chiffres et de dates et nous fournissent des informations claires et exhaustives souvent commentées par l’auteur.
Aussi peut-on le considérer comme un livre historique de référence pour les générations présentes et futures qui ignorent ou connaissent peu la solidarité dont a fait preuve la Tunisie pour le peuple tunisien.
En effet, le rôle de la Tunisie a été majeur dans le soutien de la cause palestinienne depuis les années 30 du siècle dernier. Des associations et comités nationaux et populaires ont été créés pour aider la Palestine et la soutenir dans sa révolution dès 1936. En effet, « L’Association de Secours aux Victimes Palestiniennes » a été créée cette année-là sous la présidence d’Ahmed Ben Miled, qui a été suivie par « Le Comité de Défense de la Palestine Arabe » en 1947. Ces deux associations collectaient des dons qu’elles envoyaient en Palestine via l’ambassade égyptienne à Paris. Plus tard, le Parti Destourien Libre a fondé également« Le Comité de Secours aux Martyrs Palestiniens ». De même, les Cheiks Zeitouniens ont formé une branche du Congrès Islamique pour la protection du Qods grâce à Mohamed Fadhel Ben Achour et Chedly Belkadhi.
Par ailleurs, le peuple tunisien a organisé des manifestations, comme la grève des étudiants de la Zitouna qui eut lieu le 2 novembre 1945, à l’occasion de la brutale et malheureuse déclaration de Balfour et comme celle des Maîtres de la Zitouna de la même année. Une assemblée générale s’est tenue au Club de la Jeunesse Musulmane en soutien au peuple palestinien. Ainsi, la cause palestinienne est devenue le premier souci du peuple tunisien et la cause qui suscitait aussi l’intérêt des élites, des penseurs et des écrivains tunisiens qui ont joué un rôle primordial, à travers les journaux, pour attirer la sympathie des gens envers la cause palestinienne et les mobiliser contre l’ennemi sioniste qui ne cessait d’infliger des dégâts humains et matériels énormes dans la Palestine occupée.
Au premier chapitre, on peut lire la position et le point de vue des leaders tunisiens envers la cause palestinienne ainsi que les actions qu’ils ont pu mener en faveur de cette cause. Il parle d’Abdellaziz Thaâlbi, d’Habib Bourguiba, de Salah Ben Youssef, de Mohamed Fadhel Ben Achour de Houcine Triki et de Chedly Kélibi, ces leaders politiques ou syndicalistes qui ont contribué, soit par leurs discours ou par leurs écrits, au soutien de la Palestine et à sa lutte contre l’occupant. L’auteur nous fournit les raisons pour lesquelles les Arabes ont refusé le plan de Bourguiba concernant la lutte contre les sionistes, basée sur la politique des étapes.
Au deuxième chapitre, l’auteur cite certains noms d’écrivains et d’historiens tunisiens ayant publié des livres concernant la cause palestinienne. Les livres mentionnés sont de Houcine Triki « Palestine : nation arabe », celui de H. Bourguiba « Tunisie et la Cause Palestinienne », le livre de Farhat Dachraoui « Palestine, dans mon cœur », un autre livre d’Ali Mahjoubi « Racines de l’occupation sioniste en Palestine », également celui de Hédi Timoumi « L’action sioniste 1897-1948 », d’Ahmed Touili (l’auteur lui-même) « Palestine, la résistante » et d’autres livres non moins importants qui se considèrent comme une référence pour qui veulent se renseigner sur le sujet. L’auteur analyse chacun de ces livres en résumant le contenu, moyennant des extraits et des exemples. Le dernier chapitre est consacré à l’étude des origines de l’occupation de la Palestine par les sionistes, de la déclaration de Balfour, des crimes perpétrés par Israël contre le peuple palestiniens et des controverses soulevées par le problème de la normalisation avec l’état juif. Bref, la Tunisie a toujours été du côté des palestiniens malgré les conséquences qu’elle a subies : les bombardements de Borj Cedria et les divers assassinats de leaders palestiniens sur son territoire.
Hechmi KHALLADI