Les Tunisiens montrent actuellement des signes évidents de grande impatience car le pays vit une crise politique décisive. D’abord ils veulent, après tant de ratées, de déceptions, confier leur destin et le sort du pays à une équipe bien outillée, solidement formée, et suffisamment rodée capable de défier le temps et de redresser la barre. Les Tunisiens sont désespérément à la recherche de cette race de responsables discrets mais efficaces et qui allient compétence, sérieux, honnêteté, loyauté, fidélité, amour indéfectible du pays. Il suffit de voir le déchaînement des commentaires sur les réseaux sociaux après le décès de la grande militante franco tunisienne Gisèle Halimi et de lire les hommages et les messages de considération et de reconnaissance pour se rendre réellement compte de l’intérêt et de l’exigence des Tunisiens portés à des responsables méritants dignes de confiance. Cette militante rebelle, déterminée, à l’instar de grands militants et de grandes militantes, a consacré sa vie à défendre les causes justes, le droit de la femme et des femmes. Tout ce qui fait avancer la femme fait avancer la société, disait-elle. Elle a également milité pour la libération de l’Algérie et la cause palestinienne. Cette infatigable avocate, cette tunisienne corps et âme, dénonce le silence injuste et complice d’un Occident très américanisé face à l’injustice subie par le peuple palestinien. Paix à l’âme de la goulettoise Maître Gisèle Halimi dont l’obsession était la justice pour tous et pour toutes comme l’a dit son confrère devenu garde des sceaux Eric Dupond Moretti.
Si l’on parle avec autant d’intérêt et d’émotion de cette insoumise et révoltée militante, c’est parce que la toile s’est enflammée après l’annonce de son décès, signe évident que le Tunisien est en manque de grand leader, de véritable militant et de chef charismatique. Les Tunisiens, las et lassés de l’inefficacité des gouvernements qui se sont succédé, mise aujourd’hui sur le tandem Kais Saïd et Hichem Mechichi qui veut être libre de ses actes, résolu dans ses choix.
L’actualité étant chaque jour une page qui se tourne, demain veille de l’Aïd, un Aïd très particulier sans pèlerinage, doit se tenir la fameuse et tant attendue séance à l’ARP, de défiance à l’égard de son président. A quoi faut-il s’attendre ? Tout est possible. Quel que soit le résultat de cette procédure ce sera une date marquante dans l’histoire de la Tunisie.