Le “débarras”, nous dit Larousse, est ce lieu où l’on met les objets encombrants ou peu utilisés. En ce moment, dans la maison Tunisie, il nous faut un vaste, un immense, débarras pour y jeter les partis politiques “encombrants ou peu utilisés”. Nous en avons plus de 210 dont l’écrasante majorité ne sert plus à rien, n’a jamais servi, ou n’a fait que nuire à la démocratie, à notre pays et à ses habitants. Les voilà, presque tous en ce moment, logés à la même enseigne : c’est-à-dire dans le débarras, prêts à être remis aux mains de ces pauvres hommes et femmes qui ramassent quotidiennement nos déchets en plastique.
Oui ! Durant toutes ces années d’inflation démocratique, nous n’avons eu globalement que des partis en plastique, que des partis “jetables”, à usage unique, dont la durée de vie est circonscrite sur l’emballage entre un mois, un trimestre, un semestre ou une année ! Que c’est triste d’en arriver à ce constat au sujet non seulement des formations politiques, mais aussi à propos de leurs “chefs” et prétendus leaders !
Oui ! L’écrasante majorité d’entre eux s’est avérée bonne pour le débarras et pour les gros sacs des ramasseurs de bouteilles en plastique. Leaders en plastique, leaders polluants, leaders toxiques, leaders vénéneux ! Certains font peur uniquement parce qu’ils sont là pour le décor, pour donner l’illusion d’être en démocratie. Ceux-là sont tout aussi nocifs, voire plus dangereux, que les autres à cause justement de leur apparente bénignité, parce que malléables et récupérables à souhait, parce que faciles à emporter pour n’importe quel “courant d’air” nouveau !
Depuis le 25 juillet dernier, après les mesures exceptionnelles prises par le président de la République (sans appartenance politique déclarée), ils se bousculent tous, en pleurnichant ou en se ratatinant, derrière la petite porte du débarras, avec à leur tête le mouvement d’Ennahdha que d’aucuns croyaient difficilement dégradable ! Eh bien, non ! Ennahdha n’est finalement qu’un parti en plastique, plus biodégradable en fait que n’importe quelle formation de pacotille.
C’est dur, ce que je dis là ! C’est injuste et grave même d’un point de vue démocratique ! Cela peut justifier toutes les déviances totalitaires. A commencer par celle que les observateurs avertis pressentent déjà aujourd’hui ! Mais, pour dire la vérité, à qui la faute dans la tragi-comédie du moment ? N’est-ce pas aux partis en plastique ? Alors autant les ramasser et les recycler tous ! Qui sait ? Peut-être qu’alors il en sortira quelque chose d’utile et de bon pour la Tunisie et les Tunisiens !
Enfin, si ma métaphore offensante, voire injurieuse, du débarras et des emballages en plastique déplaît à certains de nos fantômes de “leaders politiques”, je leur répondrai que cela fait trop longtemps maintenant qu’ils jettent dans leurs débarras respectifs les citoyens “encombrants ou peu utilisés” ! Leur mépris d’antan se retourne actuellement contre eux et, visiblement, personne ou presque parmi la population ne s’apitoie sur leur nouveau et triste sort ! Bon débarras, semble-t-on dire un peu partout autour de moi !