Par Kamel Chérif
A qui avons-nous confié notre avenir? Telle est la question qui préoccupe le plus les Tunisiens qui ont déjà perdu tout espoir. Il faut une classe politique qui résiste aux pratiques clientélistes et qui ne pensent qu’à l’intérêt général, une formule devenue lapidaire à force d’être galvaudée.
Les prochaines semaines et les prochains mois seront cruciaux. Hichem Mechichi ne brille pas par son charisme mais il inspire confiance et peut se targuer d’y ajouter de la compétence et de la constance. Inconnu hier, adoubé aujourd’hui, rejeté hier plébiscité aujourd’hui, lâché par Carthage hier à la surprise générale, récupéré aujourd’hui par le bardo où se trouve normalement le temple de la démocratie, la vraie ! Que faut-il comprendre? Hichem Mechichi avait besoin beaucoup plus de voix que de confiance pour réussir son oral qui n’était pas tellement hardi. La confiance va se construire au fil du temps et en fonction de l’action sur le terrain. Ces nouveaux venus vont-ils faire mieux que leurs nombreux ex? Auront-ils les coudées franches pour sortir le pays de ce marasme qui le poursuit ? De toutes les façons ils doivent être prêts pour se lancer dans cette aventure périlleuse de salut et de sursaut, Ils ont un rôle de kamikazes à jouer. Il faut espérer que cette énième équipe garde les pieds sur terre et ne prenne pas si vite la grosse tête. Le pays vire au délire, est dans une sérieuse impasse et a besoin de véritables et authentiques experts qui, ayant appris du passé récent, ont pour obligation de résultats, oui au pluriel, de lui montrer la sortie. Ce vœu précieux n’est pas le premier du genre et espérons qu’il sera le dernier, car à chaque fois on se noie dans la désillusion. Alors de grâce, messieurs dames, soyez au rendez-vous de l’histoire et nous vous serons reconnaissants.
Ne regardez pas du côté des privilèges, ne soyez pas séduits par l’attrait du pouvoir, ne rentrez pas dans les magouilles de la politique, soyez à la hauteur de votre tâche en recourant à votre compétence et à votre indépendance. Vous devez être un rempart contre la médiocrité qui s’est confortablement installée, contre les abus et les profits, contre tout ce qui peut nous enfoncer encore plus dans le trou. Le pays ne supporte plus de vivre une succession de scènes pareilles et de retour à la case départ. Notre pays est-il à ce point ingouvernable pour connaître cette série de formations de tout genre ?