Que de listes futées, que de noms avancés, et plus le silence officiel s’allonge dans le temps et plus il y a de listes qui se forment et de déforment au désir de chacun. Comme rien n’est jamais trop tard l’équipe de Mechichi a enfin balayé toutes ces rumeurs, ces pronostics, ces allégations. Si tel est le sujet du jour, c’est parce que l’impatience s’installe, l’inquiétude pour l’avenir reprend ses droits et parce que le Tunisien, fatigué de voir défiler cette série de gouvernements depuis une décennie, a besoin de tourner cette page qui revient comme la rediffusion des feuilletons.
Il a raison le citoyen d’être inquiet car l’année 2020, avec son lot de désastres prévus et imprévus, ne lui a causé que des soucis sans thérapie. Alors n’étant pas informé, il invente des listes qu’il poste sur les réseaux sociaux. Personne ne conteste que notre pays vit une conjoncture absolument exceptionnelle et que la réalité est loin d’être romanesque. Voilà pourquoi, et alors que la rentrée approche à grands pas après un été pas du tout comme les autres, il est impératif de mettre de l’ordre. Annoncer cette naissance qui semble être difficile est une nécessité même si tout un chacun est hanté par l’illusion et la déception constatées auparavant. Il ne faut pas confondre la réalité et nos désirs et préférences. C’est l’urgence qui nous interpelle et nous oblige à nous interroger sur la formation qui va affronter la dure réalité, sur le nombre qui doit être réduit, sur la compétence de ces nommés.
On nous dit que très bientôt le masque tombera et le voile sera levé sur la composition de ce énième gouvernement qui, espérons-le, fera tout pour permettre à la Tunisie de surmonter cette dure épreuve. On dit aussi qu’un choix quel qu’il soit est un compromis, alors bientôt on saura qui réellement a eu le dernier mot et comment sera dessiné notre futur. En tout cas, en toute objectivité, et sans faire preuve d’un optimisme béat et en tenant compte de la démarche suivie jusque-là, le tandem Kais Saïd – Hichem Mechichi semble s’en tenir à la ligne choisie et à la feuille de route tracée.
Ce qui éclaire l’existence, c’est l’espérance, a dit Jean d’Ormesson. Il faut impérativement que cette nouvelle équipe soit le meilleur exemple de ce qui est désormais possible dans un contexte local, régional et international très perturbé.
Avons-nous le droit d’espérer que la Tunisie n’aura pas encore perdu le contrôle de son destin ? Oui, c’est la dernière occasion de rétablir la confiance effritée et de redécoller. Il ne faut pas que ces vœux et ces appels restent des chimères qui servent aux marchands de balivernes.