Pour ma soirée du samedi 10 février 2024, j’ai choisi de chercher, sur Netflix, un film à même de me sortir du lourd labeur que je m’impose à l’âge où des congénères préfèrent jouir d’une farniente paisible et calme. Cependant, je ne sais quelle mouche m’a piqué de m’arrêter sur le titre et l’affiche d’un film dont je croyais avoir de vagues souvenirs, peut-être même de simples souvenirs de lecture portant plus sur l’histoire qu’il raconte que sur cette œuvre cinématographique hollandaise produite en 2021 sous le titre Anne Frank, ma meilleure amie.
Une fois fixé sur mon choix, j’étais travaillé par l’actualité de ce film, quelle que soit l’orientation que j’y percevrais puisqu’on ne saurait le voir sans l’articuler à l’actualité brûlante au Moyen-Orient, et particulièrement à Gaza. Il est triste, douloureux et révoltant de voir tant d’injustice criminelle s’exercer sur une population bannie par une décision arbitraire du gouvernement nazi, affectant inhumainement ses vieux et ses enfants. Ces victimes n’arrivaient pas à s’accommoder d’une telle absurdité, elles ne perdaient pas espoir et essayaient de s’accommoder aux pires conditions par attachement à la vie.
Du coup, le rapprochement devient inévitable tant ces deux dernières phrases s’appliquent pleinement aujourd’hui à la population de Gaza ! La première question qui me semble devoir secouer toute intelligence, c’est comment un peuple ayant vécu de telles atrocités ose-t-il devenir une copie de ses bourreaux d’hier, ses complices d’aujourd’hui, pour perpétrer une nature sauvage de l’être humain. Le pire et le plus inexplicable, c’est que la violence de ce peuple ne saurait même pas revêtir le caractère de la vengeance puisqu’elle ne s’exerce pas contre ses anciens bourreaux mais contre un peuple vaincu et opprimé qui n’a pas hésité à lui offrir l’hospitalité dès qu’il lui a été imposé comme un nouveau partenaire de sa terre natale !
Le film, « Anne Frank, ma meilleure amie », a subtilement conduit un message critique interpelant les consciences éclairées, un message régulièrement rappelé par l’amie d’Anne Frank et se résumant en deux valeurs, deux lignes de conduite : l’amitié et la solidarité. Ces deux valeurs sont portées par l’objectif irrévocable qu’Hannah Goslar, l’amie d’Anne, s’était fixé comme destin : devenir infirmière. A la modestie de cette fonction correspond tout le sens de l’humain qu’elle traduit, un métier de solidarité et d’action soignante du corps et de l’esprit humain. A la fin, Hannah réalise son vœu le plus cher, elle devient infirmière EN PALESTINE, nous dit le film dans son commentaire terminal.
Nous voici donc aujourd’hui, entre la réalité et la fiction, en présence de deux juifs : d’un côté Hannah, l’infirmière en Palestine, en Palestine qui saigne, peut-être à Gaza même qui agonise ; et de l’autre, Netanyahou, un nouvel Hitler en Palestine occupée, se donnant pour mission de perpétrer et de perpétuer la politique nazie au lieu de tirer leçon de l’histoire de son peuple pour songer à un monde humain, profondément humain !
Pourtant, pour son propre intérêt avant tout idéalisme, le peuple juif d’Israël gagnerait à lutter pour se faire « commander » par un esprit sain comme celui d’Hannah Goslar, plutôt que par un esprit malade qui a tout l’air de se rêver dans la peau de tous les diables historiques du pouvoir criminel !