Dans une précédente chronique, j’ai tenu à souligner un mal dont me paraissent souffrir nos établissements universitaires : « c’est généralement au niveau des établissements que certains problèmes se posent, apparemment en raison de conflits étriqués, nés et nourris dans les poches des calculs égocentriques dont certains collègues ne semblent pas pouvoir se passer ». Mais j’ai exprimé aussi tout l’espoir à mettre dans les équipes dirigeantes nouvellement élues, notamment au niveau des présidents des universités : « Il faut dire que les nouveaux élus inspirent confiance, surtout à la lumière des élections à la présidence des universités. En effet, les présidents des universités constituent les vrais moteurs de la dynamique de leurs institutions de tutelle, comme d’ailleurs tous les premiers responsables des structures sociétales, car leur savoir-faire et leur savoir-être peuvent impulser leurs équipes et tous les collègues en dépendant ou au contraire brimer leur élan et les réduire à la déception annihilante et au désintéressement obligé ».
J’y reviens aujourd’hui pour inscrire mon propos dans le prolongement du dernier classement Shanghai 2024 qui a placé l’Université de Tunis El Manar dans le Top 1000 des meilleures universités au monde. Rappelons que cette université est montée en haut de cette échelle à partir de 2018 et n’a connu qu’une régression relative en 2022 seulement (dont il faudra raisonner les effets et les causes), pour rejoindre de nouveau le Top 1000 : la 976ème place dans le classement 2023 du Center for World University Ranking (CWUR) et la 948ème position en 2024 du même classement. Sans doute importe-t-il d’ajouter que, selon le classement mondial « Times Higher Education Impact Rankings 2024, l’Université de Tunis El Manar est distinguée parmi les 101 à 200 meilleures universités mondiales en terme d’impact.
Il y a là plusieurs raisons d’être fier de cette université nationale à la renommée mondiale et au rayonnement international acquis à grands sacrifices et à louable dévouement, mais toujours dans l’humilité et la générosité citoyennes au service de la cause publique. Aussi devrait-on œuvrer à emboiter le pas à cette université et à l’esprit qui y préside. Pour ce faire, une éthique s’impose : ne pas trop calculer pour soi et contre les autres en songeant à coopérer avec autrui.
Les différents classements de ces dernières années laissent paraître un espoir d’évolution, en classement et en rendement, pour au moins quatre autres universités : Sfax, Sousse, Monastir et Carthage. Mais les chances des autres ne sont pas moindres, ni pour les plus anciennes universités ni pour les plus jeunes. Il faudrait juste, en premier, que les nouvelles équipes, élues à la conduite de leur gouvernance, s’y mettent avec les règles éthiques nécessaires, avec la méthodologie idoine et avec la gestion efficiente requise, une vraie gestion de proximité.
N’oublions pas que c’est par l’Université que passe tout développement et que c’est à l’Université que les cœurs et les esprits conversent, que l’individu et la société convergent et que tous les secteurs de la vie commune trouvent le germe fondateur de leus fleurs rayonnantes et de leurs fruits succulents.
(Publié aussi dans jawharafm.net)