J’ai eu un grand plaisir à présider, le 24 novembre 2024, une assemblée générale élective extraordinaire de l’Association pour la Sauvegarde de la Ville de Sayada (ASVS), ma ville natale, de par mon statut de fondateur de cette association, le 24 novembre 1994 (trentième anniversaire). En fait les procédures de création de l’association avaient commencé en 1992, mais le démarrage officiel de ses activités date du 10 mars 1995, date de publication de « l’acte de naissance » dans le JORT.
L’association a connu un âge d’or, pendant ses quinze premières années ; mais ces dernières années, elle semblait sombrer dans un état comateux, désertée par les membres de son bureau directeur, à part trois dévoués : le secrétaire général, le trésorier et un autre membre. Ni actions, ni argent, ni projets, ni même une vraie et sincère volonté de redressement de sa situation, sauf de la part des trois membres évoqués pour leur endurance et leur refus de tout défaitisme. Ces derniers ont gagné dernièrement l’écoute des autorités locales qui les ont encouragés à relancer l’action de cette association dont le rôle devient urgent et capital tellement la ville est en train de se dénaturer et de perdre l’essentiel de son patrimoine et de ses caractéristiques fondamentales.
L’assemblée du 24 novembre constitue donc un moment nodal de la vie de cette association et pourquoi pas le signe annonciateur d’un avenir florissant ? Il y a tout lieu d’y croire surtout au vu de la volonté exprimée par la jeune équipe élue à sa tête, toute décidée à relever le défi et à gagner le pari. Il reviendra à tous ceux qui ont un quelconque attachement à cette ville ou qui y ont une quelconque responsabilité, de faire ce qu’il faut pour soutenir cette jeunesse qui refuse de jeter l’éponge.
Cependant, mon propos ne se limite pas à cette association dont le sort me tient personnellement à cœur ; c’est plutôt un propos qui peut s’appliquer à plusieurs associations, de même nature ou de natures différentes, mais toutes souffrant d’une indifférence à leur sort de la part de ceux-là mêmes qui sont responsables de leur vie ou de leur mort. Ici, c’est la responsabilité citoyenne qui est le maître-mot ! Et au-delà, c’est le rôle capital de la société civile qui émerge comme la seule vraie lumière de l’édification sociétale. Les conjonctures politiques et autres peuvent motiver, à l’égard de la vie associative, des attitudes déterminées par la conjoncture et par les rapports de force, mais jamais l’intelligence de la bonne gouvernance ne saurait chercher à tuer la vie associative et à brimer la générosité citoyenne nourrie de l’amour pour la terre natale, celle-ci se présentant en cercles concentriques, allant du plus petit foyer, la famille, jusqu’au plus grand, la société universelle, l’ensemble de l’humanité, en passant par la ville, par la région, par la patrie, etc.
C’est à l’articulation de ces cercles, qui sont à la fois autonomes et interdépendants, que se jouent les destins des pays, distinctivement, et le sort de l’humanité comme une création particulière, portant peut-être le sens profond de l’existence. A y réfléchir de très près, ce sens peut sans doute s’appeler « ASSOCIATION ».
Petit album du patrimoine sayadien