Il m’a été donné, entre la fin de la semaine écoulée et le début de cette semaine, d’assister à deux soutenances de thèse qui m’ont changé des débats oiseux de la scène politique et qui m’ont donné à espérer dans une jeunesse concentrée sur la science et la conscience citoyenne. Les deux travaux relèvent de deux spécialités différentes, mais toutes deux se croisent au point qui interroge notre humanité au vu de nos manières de communiquer et d’interagir.
Samedi 28 mai 2022, j’ai donc assisté, en tant qu’invité, à la soutenance d’une thèse de médecine portant sur la question : « Chirurgie esthétique et réseaux sociaux », élaborée par le jeune Mohamed Malek Ben Amor, très connu également par son engagement dans la vie associative (Associa-Med Monastir, Associa-Med Tunisia, Interact Club de Monastir, International Federation of Medical Students’ Associations). Ce travail, hautement apprécié par le jury qui lui a attribué la mention « très honorable avec les félicitations du jury », s’est interrogé, a enquêté et a réfléchi sur l’effet de plus en plus souligné des réseaux sociaux sur la spécialité de la chirurgie esthétique. Celle-ci, on le sait, agit au croisement des intérêts économiques les plus variés et des variantes psychiques et sociales des individus et des catégories de population, intéressés différemment par la question. Ses opérations ont ainsi des retombées sociales aux implications différemment déterminantes de la façon d’être à soi et d’être aux autres ou à la communauté. Il ressort du travail que plusieurs précautions sont à prendre quant aux informations et aux indications relayées par les réseaux à ce propos, et qu’il conviendrait de veiller à contrôler ce trafic au profit de sites attitrés, ceux des facultés concernées par exemple, devant constituer les repères et les références les plus fiables.
Jamil Ghouaidia, auteur de la seconde thèse, dont j’ai eu l’honneur de présider le jury le lundi 30 mai 2022, s’est attaqué à une question bien plus complexe, dans la spécialité de la linguistique générale, celle de « l’objectivité dans le discours journalistique » tunisien à travers l’expérience du journal Le Temps en 2011. L’effort était louable et honnêtement salué par le jury qui lui a attribué la mention « très honorable », mais la tâche était par trop difficile à conduire par un jeune chercheur qui aura eu le mérite de souligner la nécessité, pour les médias tunisiens, de conjuguer leurs efforts avec la tâche analytique des académiciens du secteur et d’autres disciplines aussi, afin de mieux penser notre communication nationale et d’en faire un facteur constructif de l’avenir démocratique souhaité par notre peuple. On a pu sentir, à la discussion de la thèse de Ghouaidia, combien il était difficile d’appliquer, de manière classique, les différentes théories linguistiques, au sens large, à un corpus journalistique francophone produit par un journal qui est devenu, lui-même, un problème avec l’événement survenu en janvier 2011 (l’intégrité scientifique oblige de parler d’événement plutôt que de révolution, pour rester dans la neutralité requise). Que dire alors de l’aventure du jeune docteur qui avait tenu à croiser la théorie linguistique avec le discours critique des médias ! La difficulté était encore plus grande quand il s’est agi de s’attaquer à la charge implicite de la subjectivité, cherchant à se couvrir de ce que l’auteur a appelé la « rhétorique de l’objectivité ». Au fait, une « rhétorique de l’objectivité » n’est-ce pas un oxymore ? D’ailleurs, la conclusion va dans ce sens en décrétant l’impossible objectivité. Tout au plus y aurait-il une « tension d’objectivation », tributaire elle aussi d’une relativisation de la vérité et d’une rationalisation du réel, inévitablement subjective elle aussi.
Finalement, heureux est cet intérêt de nos jeunes chercheurs pour des questions inséparables de l’éthique humaniste malgré les vents et les marées des tensions et des heurts de la nouvelle communication et de sa manipulation par la politique. Encore serait-il souhaitable, voire impératif, que les professionnels des médias et les académiciens au sens large, toutes spécialités confondues, s’y impliquent sincèrement pour l’édification d’une vision civile du vivre-ensemble, conçu et construit dans l’interminable et l’inépuisable tendance vers l’idéal démocratique.
La médecine et les réseaux, sociaux un sujet en ces temps des nouveaux médias d’actualités brûlantes ou le monde est en pleine hyperconnectivite et en parfaite interactive à la recherche de son devenir et savoir.
Une médecine qui n’a plus de limites ni frontières et les connaissances s’entremêlent pour un salut qui sauve l’humanité de ses douleurs et malheurs pour un monde meilleur.
Notre monde passe à des vitesses de croisière dans tous les sens affrontant les affronts et les obstacles pour séduire et émouvoir et convaincre à travers une rhétorique mal identifiée et à mauvaise réputation disait Clément victorovitch dans son livre référence, le pouvoir rhétorique, apprendre à convaincre et à décrypter les discours, un sujet emblématique et problématique, rhétorique c’est l’art de présenter nos idées et arguments de la manière la plus pertinente possible afin d’en dissuader le récepteur et d’en faciliter l’acceptation par nos auditeurs et nos interlocuteurs, une rhétorique, une discipline partagée entre ses principaux acteurs et avatars.