Astérie
Je suis une étoile délivrée par l’ivresse des espaces insondés
Je suis une étoile échouée, chavirée sur le rivage
Je suis une étoile échevelée dont la peau écorche les papiers de soie
Ma peau ferme et douce raconte des histoires éclatées
Je suis une étoile tissée de pâle lumière
Mon ventre est une mappemonde, un soleil
Mes bras, des rayons ambulacraires
Mes pieds ballants au bord du précipice
Se chamaillent en ventouse
Ma langue tourne dedans ma bouche
Entrechoque les rimes
Brasse les lettres embrasse les mots
Embrase le cœur qui bat la chamade,
Qui rythme la salsa
Je suis l’enceinte acoustique de mon monde presqu’ immobile
Je suis une étoile filante dont les longs silences
Se défont des épaules dénudées au poignet volage
Je me dénude, me coule lentement
En de langoureux frémissements d’encre mauve.
Geneviève Guevara
In “Parenthèse enchantée“