Comment faire pour rester un jour, une semaine, ou même un mois sans suivre cette actualité brûlante qui nous assaille, accable notre quotidien et hante nos esprits surtout en cette période où même le climat est devenu pourri ? Rien à faire, c’est qu’on ne sait plus où on ne peut plus vivre autrement. J’aurais aimé vous épargner ce menu tragique mais il y a tellement d’incertitudes, d’incohérences, d’irresponsables et d’indifférents dont on a raison de se méfier. Car la réalité du terrain est dure et implacable.
Le Mali vient de connaître un coup d’état, l’armée a arrêté le président Boubacar Keita et l’a obligé à annoncer sa démission en direct à la télévision, et du coup le gouvernement a été démis et l’assemblée dissoute. Et, comme dans de pareils cas, tout le monde se réunit pour dénoncer, se lamenter, et attendre que ça se calme. En Libye, la Turquie et le Qatar ne se privent plus d’afficher leur intérêt pour ce pays et leurs ministres des affaires étrangères étaient hier à Misrata. L’hégémonie turque ne peut que créer une situation explosive dans cette région qui nous concerne. Au Liban le verdict rendu par le tribunal spécial pour le Liban 11 ans après, un verdict qui disculpe le Hezbollah faute de preuves a été accepté par le fils de la victime Saad Hariri mais rejeté par la rue qui dit que la vérité qu’on veut occulter est pourtant connue de tout le monde. En Biélorussie, le président Alexandre Loukachenko au pouvoir depuis 26 ans s’accroche alors que la rue en colère veut le dégager. Il compte sur le soutien de Vladimir Poutine sollicité par tous les chefs d’états de l’Union européenne, celle-ci étant indifférente à ce qui se passe ailleurs, et donc à trouver une solution. Avec Poutine on ne joue pas. Rappelez-vous, l’Ukraine et la Crimée ! Les chefs d’états qui vont se réunir aujourd’hui en sommet extraordinaire le savent parfaitement.
Chez nous on attend, avec une certaine anxiété et souvent dans l’indifférence, la naissance de ce nouveau gouvernement avec toujours les mêmes questions : que pourra-t-il faire et le laissera-t-on prendre sérieusement les choses en mains ? Il y a beaucoup à faire dans tous les domaines et les citoyens ont raison de réclamer une autorité ferme pour mettre fin à cette atmosphère d’insécurité qui règne après que les braquages et le vandalisme ont pris trop d’ampleur et ce malgré les efforts déployés régulièrement par les forces de l’ordre. Des interrogations légitimes, pour des citoyens auxquels on demande d’être trop prudents alors qu’ils ne peuvent être trop confiants.
Où trouver un peu de répit ! Où trouver un peu d’imagination et de responsabilité dans des esprits échauffés et surchauffés, pour qui seuls comptent l’intérêt, la soif d’argent et de pouvoir, l’hégémonie, l’ingérence. Ainsi sont flouées les opinions publiques, ainsi se perpétuent les pouvoirs. Ainsi est fait le monde Covid, ainsi se fera le monde post Covid, voilà la vérité de demain qu’il faut admettre bon gré mal gré.